Reiner Fuellmich: prisonnier politique? 2ème partie: combatif au procès

Liberté & démocratie
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Poursuivi par ses anciens associés du Comité Corona, accusé d’abus de confiance, Reiner Fuellmich[1] est en détention préventive depuis six mois. Son procès s'est ouvert le 31 janvier 2024. Notre correspondante en Allemagne, Kerstin Heusinger, a suivi quatre journées cruciales - 27 février, 12 mars, 2 et 3 avril - d’un procès où d’obscures motivations politiques semblent s’être alliées à des règlements de comptes personnels.

27 février 2024, audition de Justus Hoffmann

 

7h30 - Le jour n’est pas encore levé. J’attends devant le tribunal de grande instance de Göttingen. Viviane Fischer[2], en tenue flamboyante, se joint à la file d'attente. Nous échangeons quelques mots. Elle tente de montrer de la compassion pour la situation de Reiner et s'indigne qu'il soit conduit menotté dans la salle d'audience. Elle compte s'y opposer. J’attends son audition avant de me faire une idée précise de sa position.

8h50 - Fin de la longue attente dans le froid glacial, les visiteurs sont autorisés à entrer, en passant par un contrôle de sécurité comme à l'aéroport. Seuls papier et crayons sont autorisés dans la salle d’audience. La salle est petite. On est assis à quelques mètres des protagonistes. Un nouvel avocat pénaliste, Me Christof Miseré, est venu en renfort de Me Katja Wörmer pour défendre Reiner Fuellmich.

10h10 - Reiner Fuellmich est amené menotté par deux agents de sécurité. Bien habillé, il marche droit. Il est juste un peu pâle. Je suis soulagée de voir qu'il a gardé son charisme et son habituel sourire souverain.

Contraste saisissant avec le 1er plaignant Justus Hoffmann[3], 37 ans, barbu, cheveux mi‑longs ébouriffés, veste en cuir  “chic miteux”, sweat‑shirt à slogan et un jean qui laisse découvert le dernier tiers de ses fesses. Il se précipite vers la table des témoins, sans un regard de côté. Lorsqu'il remue sur sa chaise, sa fente fessière s’offre aux regards des spectateurs. "C'est comme ça qu'on imagine un docteur en droit?", s’étonne ma voisine.

La 2ème plaignante, Antonia Fischer[4], s’installe près de Viviane Fischer (aucun lien de parenté entre elles) sans lui accorder le moindre regard.

10h15 - La cour, composée de trois magistrats et deux citoyens, entre. La salle se lève.

10h20 - L'interrogatoire de Justus Hoffmann est mené tour à tour par le président du tribunal, les avocats de la défense et par Reiner Fuellmich lui‑même. Le jour précédent, le témoignage d'Hoffmann était émaillé d'incohérences manifestes, étonnantes pour un avocat. À la barre, il a même agressé verbalement Viviane Fischer, ce qui a irrité le juge et le procureur. Or, l'enquête du parquet de Göttingen se fonde uniquement sur la plainte de Justus Hoffmann, Antonia Fischer et Marcel Templin (collègues dans le même cabinet d’avocats). Selon Reiner, “cette plainte semble avoir été écrite par un enfant”. En écoutant Justus Hoffmann, on comprend pourquoi.

10h30 - J. Hoffmann se plaint de la gestion des fonds du Comité Corona. Reiner s’explique: "nous pensions que l'argent sur le compte bancaire courait de graves risques. Viviane Fischer et moi avons décidé de retirer de l'argent de ce compte, afin de le préserver d’une saisie."

10h35 - Une partie de l’argent du Comité Corona a été placée en or, l'autre a été confiée à Reiner Fuellmich et à Viviane Fischer sous forme de crédits privés. L’emprunt fait par Reiner s'élevait à 700 000€ et devait être remboursé par la vente de sa maison. Mais le remboursement a été empêché, car un montant de 1,15 million (emprunt + intérêts supposés sur 4 ans) a été saisi et versé directement par le notaire sur le compte de Marcel Templin, collègue de J. Hoffmann et A. Fischer (Reiner Fuellmich, prisonnier politique? 1ère partie : un coup monté?).

10h45 - J. Hoffmann prétend ignorer comment Templin et le notaire ont négocié cette saisie sur la vente de la maison de Reiner. Pourtant Hoffmann était présent à leur rendez‑vous.

10h55 - Coup de théâtre, Reiner confronte Justus Hoffmann à un courriel où celui‑ci a écrit: “Templin est bon négociateur" suivi d'un emoji clin d'œil.

11h05 - Les réponses d’Hoffmann demeurent fuyantes. Épaules remontées, dos voûté, pieds nerveux sous la table, il donne l'image d'un adolescent rebelle, avec une attitude de "je t’emmerde". Il prétend ne pas se souvenir des conversations avec Templin. Il devient incohérent au point que Me Katja Wörmer lui demande s'il est sous médication. Il refuse de répondre.

12h00 - Pause déjeuner.

13h10 - Reiner continue l’interrogatoire d’Hoffmann. Celui‑ci prétend que Reiner avait l’intention de “virer” Viviane du Comité et qu’elle aurait “jubilé” lors de l’arrestation de Reiner. La tension entre eux monte d’un cran. Par moments, j'ai l'impression d'assister à une dispute privée. Le juge ne cesse de rappeler les règles du tribunal et exhorte l'accusé à s'en tenir aux questions. Me Wörmer brille par son calme et ses questions de fond.

La confrontation dégénère

13h40 - La confrontation entre Hoffmann et Fuellmich dégénère au point que le juge interrompt l'audience pendant 5 minutes et place des agents de protection entre l'accusé et le plaignant. Je suis abasourdie par cet aspect théâtral, presque caricatural, du procès.

14h00 - On découvre qu’à partir de 2023, Hoffmann était en contact avec Reiner, non pour rechercher une solution à leur conflit, mais pour contribuer à son arrestation. Des courriels révèlent que les plaignants ont informé le ministère public secrètement, pendant plus d'un an, fournissant des informations sur le lieu et le moment où Reiner pouvait être interpellé. Ils ont tenté de le piéger, en l’invitant à des événements. Car une arrestation de Reiner, qui vivait au Mexique, n'était pas légalement possible sans mandat d’arrêt international. Reiner: “En somme, un kidnapping!”

14h50 - Fin de l’audition de Justus Hoffmann. Il quitte immédiatement la salle en compagnie d'Antonia Fischer.

15h00 - Viviane Fischer est appelée à la barre des témoins. Alors que son témoignage est à charge, Viviane prend tout le monde à contrepied : elle présente sa collaboration avec Reiner de manière positive et souligne le travail remarquable qu’il a accompli.

15h15 - Viviane continue: Hoffmann, à l’époque de sa présence au Comité Corona, exigeait d'être payé pour tout acte où son nom apparaissait, par exemple dans les procès‑verbaux rédigés par Viviane. Il aurait déclaré: "Rien de ce qui porte mon nom ne doit être distribué gratuitement".

15h30 - L’audience du jour est levée, laissant le suspense sur l’attitude paradoxale de Viviane.

12 mars, audition de Viviane Fischer

7h50 - Viviane Fischer attend devant le tribunal, à l'écart des observateurs qui soutiennent ouvertement Reiner Fuellmich.

9h10 - Reiner Fuellmich entre menotté. Il paraît encore plus pâle que la dernière fois, mais son énergie est intacte. Justus Hoffmann et Antonia Fischer sont absents, comme lors des trois dernières auditions.

9h45 - Viviane Fischer disposait‑elle des liquidités pour rembourser son emprunt de 100.000€ au Comité Corona? La cour lit un courriel de l’avocat de Viviane: "Il est exact que le compte de Viviane Fischer n'a pas toujours disposé de liquidités à hauteur du montant demandé". Mais dans une lettre d'accompagnement, le mari de Viviane se portait garant de la solvabilité de son épouse, grâce à divers placements et titres.

10h15 - Reiner interpelle Viviane: "Alors pourquoi as‑tu écrit que tu n'avais plus un sou?". Il s’insurge: “Le procureur a‑t-il seulement vérifié cette garantie?"

10h20 - Reiner: “Donc les investigations contre Viviane Fischer ont été abandonnées sur simple déclaration de son mari. Sans vérification. Alors, je pose la question: y a‑t-il eu un accord entre le procureur et l'avocat de Viviane Fischer?”

10h30 - Me Katja Wörmer: "Pourquoi avez‑vous emprunté de l'argent si vous aviez les liquidités nécessaires?" Viviane ne se démonte pas et répond: "je suis libre de financer mes affaires comme je le souhaite".

10h55 - Une partie des fonds du Comité Corona a été sécurisée sous forme d’or. Selon Reiner, Viviane s’est "opposée bec et ongles" à ce que l'or soit reconverti en argent liquide, même quand le Comité Corona s’est retrouvé en manque de liquidités. Excuse de Viviane: "on ne savait pas comment récupérer l’argent”. Viviane ne voulait pas que l’argent de la vente d’or re‑transite par le compte de Reiner qui avait acheté l’or. Situation bloquée.

Une campagne de calomnies

11h05 - Reiner confronte Viviane: "pourquoi as‑tu déclenché cette campagne de calomnies contre moi?” Viviane s’en défend. Reiner lui demande si elle croyait vraiment qu'il allait "disparaître avec cet or?” Elle esquive. Il insiste. Elle argumente que les 700 000€ empruntés par lui ne sont pas revenus. Reiner: "Tu croyais vraiment que moi, qui étais le visage du Comité Corona, internationalement connu, j'allais me barrer avec l'argent?"

11h10 - Le président du tribunal rappelle Reiner à l’ordre: pas de provocations, seulement des questions. Fuellmich s’excuse et évoque la pression dûe à sa détention à Rosdorf: un détenu s'y est récemment tranché la gorge parce qu'il ne supportait plus les conditions particulièrement dures de cette prison de haute sécurité.

11h30 - Reiner demande à Viviane pourquoi elle l’a trahi: le 2 septembre 2022, elle lui a fait croire que la réunion du Comité Corona était annulée puis, durant cette réunion diffusée en public, elle a annoncé le départ de Reiner! Ensuite débutait le "Fuellmich bashing" par Viviane, J. Hoffmann, A. Fischer et M. Templin, utilisant notamment la puissance de diffusion du Comité Corona. Viviane tente de se justifier en invoquant les désaccords financiers.

Trahison de Viviane

11h50 - L'échange entre Reiner et Viviane devient technique, autour de la 1ere forme juridique du Comité Corona à quatre associés (Reiner, Viviane, A. Fischer, J. Hoffmann) et de la 2ème, une fondation partagée à 50/50 entre Reiner et Viviane. À quelle société devraient revenir les dons faits au Comité Corona? La 1ère dont les statuts n’ont jamais été enregistrés légalement, mais qui a reçu les dons, ou celle créée ensuite par les deux membres actifs.

12h10 - Pause déjeuner.

13h20 - La défense de Reiner souhaite présenter une vidéo concernant Viviane, sa situation conjugale et la garantie. Viviane réagit très émotionnellement, elle crie presque: c'est privé. Le juge estime que la vidéo est recevable mais le public et la presse sont priés de quitter la salle. La vidéo est visionnée et Viviane interrogée, à huis clos.

13h45 - Reprise de l’audience publique de Viviane. Me Katja Wörmer demande quels sont les rapports de Viviane avec les deux plaignants. Viviane dit que J. Hoffmann et A. Fischer ont menacé de porter plainte également contre elle. C’est seulement au procès qu’elle les a revus. Ils ont souhaité mettre fin à leur différend. Elle leur a répondu: "Seulement si vous et Templin me prouvez que tout ce que vous avez fait est légal".

14h20 - Me Wörmer demande à Viviane si elle protège J. Hoffmann et A. Fischer. Viviane : “Non, je veux simplement rester neutre”. Reiner lui demande : "Justus Hoffmann et Antonia Fischer ont‑ils un autre intérêt pour le Comité Corona, à part l'argent?”

14h30 - Reiner  rappelle qu’après son exclusion du Comité Corona, il a créé l’ICIC (International Crimes Investigative Committee) pour continuer son action. "J. Hoffman et A. Fischer ont‑ils fait le moindre travail d’enquête ces deux dernières années?”  "Non”,  concède Viviane, "mais je ne suis pas prête à condamner quelqu'un de façon péremptoire". Sauf quand il s’agit de Reiner Fuellmich?

14h40 - Me Wörmer demande à Viviane pourquoi elle souhaite que les dons soient tous attribués à la 1ère société du Comité Corona, puisque J. Hoffmann et A. Fischer, n'ont pratiquement rien fait au sein du Comité? Me Wörmer: “Encore une fois, pourquoi les ménagez‑vous?”

Trahison de Justus Hoffmann et Antonia Fischer

14h45 - On apprend que J. Hoffmann et A. Fischer, désormais seuls gérants de la 1ère société, en ont totalement écarté Reiner, et ensuite enlevé à Viviane son statut de gérante, lui promettant seulement un droit de codécision. Me Wörmer à Viviane: "Mais vous serez mise en minorité pour chaque décision. J. Hoffmann et A. Fischer pourraient détourner l’action du Comité Corona. Comment s'assurer qu'ils utiliseront les dons pour poursuivre un travail d'enquête pour lequel ils ne manifestent plus aucun intérêt?” Viviane esquive.

15h15 - Reiner s’insurge que le procureur ait classé l'enquête contre Viviane sans creuser, alors que “ma vie a été passée au peigne fin”: finances, ordinateur, téléphone... Reiner insiste: "Avez‑vous vérifié cette garantie du mari? Vous savez maintenant, non? Pour Viviane et son mari." Seule réponse du procureur embarrassé, une grimace. Il est jeune et semble peu expérimenté. Il évite les questions directes de Reiner.

15h25 - Fin de l’audition de Viviane Fischer. Le tribunal n'a pas encore décidé si elle sera admise en tant que plaignante dans cette affaire.

15h30 - Fuellmich est autorisé à conclure en faisant une déclaration sur sa situation et sur celle de sa femme, accusée de complicité, dont le compte bancaire est bloqué. L'enquête aurait pourtant montré qu'elle n’était pas impliquée dans cette affaire. Reiner ne peut communiquer avec elle que deux fois par mois, par Skype et sous surveillance. Il demande que le dossier qui la concerne soit définitivement clos.

15h35 - Reiner parle des conditions de sa détention provisoire qui dure depuis six mois. Il ne peut ni consulter les documents pour sa défense, ni accéder à ses e‑mails. De plus, l’ambiance dans la prison est très tendue, les altercations violentes sont fréquentes. Il demande à être libéré sous bracelet électronique. Il n'a pas l'intention de s'enfuir, car il souhaite que toute la vérité soit faite dans cette affaire.

2 avril, révélations inattendues

9h00 - J. Hoffmann et A. Fischer sont à la table des plaignants. Aujourd’hui, Viviane Fischer prend place parmi le public. Les auditions ont lieu dans une plus grande salle du tribunal de Göttingen, le public y est parqué derrière une vitre. Nous sommes cinq représentants de médias alternatifs.

9h25 - Entrée de Reiner. Malgré ses menottes, il transporte une pile de dossiers.image2

 

 

9h30 - Le président du tribunal ouvre la séance en annonçant deux requêtes.

Requête 1: Viviane Fischer demande pour la seconde fois à se joindre à la plainte de J.Hoffmann, A. Fischer et M. Templin. Sa requête est lue à haute voix, on découvre qu’elle soupçonne notamment Reiner de s'être entendu avec Marcel Templin pour détourner l’argent de la vente de sa propre maison. Cela paraît tellement absurde que les spectateurs lancent des regards choqués à Viviane.

9h35 - En rappelant que J. Hoffmann et A. Fischer étaient présents lors de la signature, Me Wörmer montre l’absurdité des soupçons de Viviane. Elle ajoute que Viviane a exclu Reiner du Conseil d’Administration et illégalement bloqué tous ses accès aux comptes et messageries de la société où ils étaient partenaires 50/50.

9h40 - Reiner accuse J. Hoffmann et A. Fischer d’avoir été retournés, voir infiltrés, pour détruire le Comité Corona.

9h45 - Requête 2: Justus Hoffmann demande le huis clos pour les questions concernant sa santé mentale. Il estime que ce sujet devrait même être exclu du dossier.

9h50 - Les juges se retirent pour délibérer sur les deux requêtes. Lors d’une suspension d’audience de plus de 5 minutes, Reiner n'est pas autorisé à rester dans la salle. Il est alors conduit menotté dans une cellule au sous‑sol, appelée “la cave”. Ce protocole suscite l'indignation du public.

10h10 - Reiner est ramené. 1. La demande de Viviane est rejetée. Le public marque sa satisfaction. 2. Les intervenants devront avertir les juges avant de mentionner la santé mentale de J. Hoffmann.

10h15 - Le 2ème avocat de Reiner, Christof Miseré, lit un dossier fuité d’un service de sécurité de l'État (BKA ou BND). Ça fait l’effet d’une bombe dans la salle! (Reiner Fuellmich, prisonnier politique? 1ère partie : un coup monté?). Ce dossier est accepté comme pièce au procès.

Collusion entre justice et politique?

10h40 - Reiner accuse le procureur, les juges et Templin de collusion. Le président l’avertit des risques de nouvelles poursuites en cas d’accusation sans preuve. En réponse, Reiner affirme s’appuyer sur une partie non‑publiée de ce dossier BKA/BND montrant qu’un politicien, Marcel Luthe, aurait infiltré l’entourage de Marcel Templin et les milieux dits complotistes.

11h30 - C’est au tour d’Antonia Fischer de témoigner. Elle s’exprime clairement, de façon posée. Elle raconte les débuts du Comité Corona. Elle se plaint qu’elle et Justus Hoffmann n'étaient pas tenus au courant des travaux du Comité. Ils se sont sentis exclus. Elle s'inquiète des impôts que le Comité Corona pourrait devoir au fisc pour les dons collectés (plusieurs millions).

11h45 - Antonia explique que Viviane lui avait refusé l’accès aux comptes du Comité Corona par souci de confidentialité. Elle et Justus Hoffmann n’approuvaient pas certaines actions menées par Reiner et Viviane. Reiner aurait alors répondu: “soit vous vous cassez, soit on se casse et on laisse exploser la dynamite en vous abandonnant avec les débris”. Ils se sont alors sentis menacés.

3 avril, audition d’Antonia Fischer

7h00 - Le public arrive de plus en plus tôt. Mais l’audience se tient à nouveau dans la petite salle, certaines personnes restent dehors par manque de place. L’ambiance est très tendue. Pour la première fois, Viviane Fischer n'est pas présente.

9h20 - Reiner entre, menotté. Les gens dans le public se lèvent. Hommage silencieux. Reiner les regarde, soudain il tend les poignets en un geste de force et de liberté et lance: “on les aura tous!” Cela me donne la chair de poule.  

9h30 - Tout se déroule comme si les révélations BKA/BND de la veille n'avaient jamais existées. Le tribunal s'en tient à l'ordre du jour préétabli. Seul le procureur semble moins sûr de lui, regard rivé sur son écran d’ordinateur.

9h45 - Audition d’Antonia Fischer questionnée par les juges sur le différend entre Reiner et le cabinet Templin au sujet des class actions. Antonia Fischer dit n'être au courant de rien. Reiner démontre facilement que c’est lui qui a effectué tout le travail de recrutement des plaignants pour les class actions (plaintes internationales groupées).

10h00 - Reiner justifie les heures de travail facturées par son cabinet. Le Comité Corona ne voulait pas embaucher de salarié pour traiter les nombreuses demandes à rejoindre les class actions. Personne ne répondait aux e‑mails.

10h20 - Me Wörmer demande au procureur pourquoi il n’y a pas de poursuite contre J. Hoffmann, A. Fischer et M. Templin? Reiner insiste: il a été dénoncé par celui‑là même qui a volé l’argent. C’est un fait établi que Marcel Templin, avec l’aide de J. Hoffmann et A. Fischer, a récupéré l’argent destiné à rembourser le Comité Corona. Le procureur dit qu’il attend l’issue de ce procès pour déterminer s'il y a eu détournement de fonds par le cabinet Templin. Murmures désapprobateurs dans la salle.

10h45 - Interrogatoire sur les menaces que J. Hoffmann et A. Fischer disent avoir subies. Menaces concrètes? Antonia Fischer cite “la “dynamite que Reiner aurait menacé de laisser exploser. Quelle “dynamite” ? Peut-être un documentaire qui les accusait, elle et J. Hoffmann, de faire partie de l’opposition contrôlée? Me Wörmer s’insurge: “cette supposition justifie‑t-elle vraiment une plainte pénale?” Antonia Fischer pointe les méthodes de cow‑boy de Reiner qui aurait également dit à une autre occasion: “ il va falloir sortir la Winchester du placard”. Raison pour laquelle ils ont déclaré que Reiner était dangereux.

Chantage entre associés

11h30 - Reiner explique que A. Fischer et J. Hoffmann ont demandé de l'argent en échange de leur retrait de la société du Comité Corona. Ils auraient chacun revendiqué 25% des biens de la société, alors que les statuts précisent qu’ils n’avaient droit qu'à leur apport initial au capital, c'est-à-dire 125€.

12h00 - Antonia Fischer confirme que leur plainte contre Reiner demandait au ministère public d’interdire à Reiner de s’exprimer publiquement, sinon elle et J. Hoffmann  menaçaient de retirer leur plainte, par crainte de l’aura médiatique de Reiner.

12h10 - Pause déjeuner.

13h10 - La défense de Reiner essaie de démêler les liens entre les plaignants et le politicien Marcel Luthe, soupçonné d’avoir infiltré “la résistance” pour le compte des services de renseignement. Antonia admet être amie avec Marcel Luthe et avoir parlé de Reiner avec lui.

13h20 - Reiner veut présenter une lettre au sujet de la santé mentale de Justus Hoffmann. Il veut montrer qu’il a le profil type que les services de police ciblent et manipulent dans ce genre de dossier.

Infiltration et manipulation?

13h25 - La cour se retire pour délibérer sur la recevabilité de cette lettre, et fait descendre Reiner “à la cave” pendant l’interruption.

14h05 - Le cour revient : examen de la lettre accepté, mais public exclu.

14h35 - Le public est autorisé à revenir. Questions sur les accusations d’antisémitisme figurant dans la plainte contre Reiner. Antonia Fischer explique ne pas savoir exactement ce qui est reproché à Reiner.

14h40 - Reiner précise que ces accusations sont liées à une interview qu’il a faite de Vera Sharav, dans laquelle elle a déclaré qu’Hitler n'était pas seul responsable de la Shoah, il était notamment financé par des banquiers américains. Un quiproquo serait survenu suite à une traduction allemande incomplète de cette interview en anglais.

Antonia Fischer réagit en disant qu’elle n'aurait pas parlé d’antisémitisme dans la plainte si elle avait su. Furieux, Reiner l’interpelle en lui demandant si elle sait ce qu’elle signe!

14h45 - Me Wörmer demande à qui appartient désormais l’argent récupéré par Marcel Templin et comment les plaignants comptent l’utiliser? Antonia Fischer esquive. "Nous attendons la fin du procès et nous pourrons alors réfléchir tranquillement à ce que nous allons faire de l'argent".

14h50 - Furieux, Reiner s’indigne: "En somme, vous récupérez tout l’argent et moi je suis en prison, c'est ça votre arrangement?"

15h05 - Fin de l’audition d’Antonia Fischer. La prochaine audience aura lieu le 19 avril, avec l’audition du premier témoin à décharge.

Le procès est encore loin d'être terminé. Des dates d'audience sont fixées jusqu'à la mi‑mai 2024. Reste à déterminer s'il existe de vraies preuves dans la seule accusation qui demeure (sur les 18 initiales) contre Reiner Fuellmich, l’abus de confiance.

 

Kerstin Heusinger pour BAM! - avec KAro et Michel Caulea


Chapô et illustration de BAM!
Dessins de Kerstin Heusinger

 

[1] Reiner Fuellmich est un avocat inscrit au barreau allemand et californien, spécialisé dans la défense des consommateurs, avec des victoires remarquées contre des multinationales, telles Deutsche Bank, Volkswagen, Kuehne+Nagel. Depuis juillet 2020, il est une figure emblématique de la résistance mondiale à la “plandémie”. Il est le fondateur avec Viviane Fischer du Comité d’Enquête Corona et du Grand Jury - Tribunal populaire de l’opinion publique, destinés à révéler la vérité sur la crise Covid et sur ses fondements totalitaires. Les auditions, retransmises en direct, de plus de 150 experts internationaux ont notamment permis d'étayer la culpabilité de responsables tels qu’Anthony Fauci, Bill Gates, ou Tedros Ghebreyesus, directeur de l’OMS… 

[2] Avant 2020, Viviane Fischer était une avocate brillante et atypique, qui menait de front un deuxième métier: créatrice de chapeaux, internationalement connue sous son nom d'artiste Rike Feurstein. En mars 2020, dès le début du confinement, elle fut une des premières à qualifier la crise de "coup d'État mondial". Aussitôt a germé l'idée d'une riposte sous forme de pétitions, mouvements populaires et comité d'enquête médiatisé. Ainsi, de cette idée et de sa rencontre avec Reiner Fuellmich, est né le Comité d'Enquête Corona, puis le Grand Jury - Tribunal populaire de l’opinion publique. Après 2 ans d'enquêtes et d'auditions intenses, diffusées dans le monde entier, Viviane faisait éclater au grand jour ses désaccords avec Reiner, stoppant ainsi l'élan du Comité Corona et du Grand Jury.

[3] Justus Hoffmann et Antonia Fischer sont deux avocats qui ont participé aux débuts du Comité d'Enquête Corona. Leur engagement semble mineur comparé à celui de Reiner et Viviane. Ils apparaissent dans les premières auditions vidéo‑diffusées du Comité Corona, posant parfois une question, souvent silencieux. Ils s'effaceront ensuite et ne participeront plus aux auditions du Comité Corona. C'est eux et leur collègue Marcel Templin, avec qui ils travaillent dans le même cabinet, qui ont déposé la plainte contre Reiner Fuellmich en 2023. Le rôle de Templin, en marge du Comité Corona, pose encore de multiples questions.

[4] Antonia Fischer et Justus Hoffmann sont deux avocats qui ont participé aux débuts du Comité d'Enquête Corona. Leur engagement semble mineur comparé à celui de Reiner et Viviane. Ils apparaissent dans les premières auditions vidéo‑diffusées du Comité Corona, posant parfois une question, souvent silencieux. Ils s'effaceront ensuite et ne participeront plus aux auditions du Comité Corona. C'est eux et leur collègue Marcel Templin, avec qui ils travaillent dans le même cabinet, qui ont déposé la plainte contre Reiner Fuellmich en 2023. Le rôle de Templin, en marge du Comité Corona, pose encore de multiples questions.