Jusqu’ici nous avons vu, comment l’Union européenne (UE) et ses institutions, en particulier la Commission européenne, s’ingèrent dans la formation de l’opinion publique via la construction propagandiste de dangers extérieurs – la Russie – et intérieurs – les « anti-vaxx » voire, au sens élargi, toute frange du peuple en désaccord avec son agenda. Dans cet épisode, nous revenons sur la communication sur la « Coopération renforcée contre les maladies à prévention vaccinale » de la Commission européenne,afin de montrer la griffe d’une des lobbyistes pharmaceutiques les plus influentes en Europe, voire au monde : Heidi Larson.

A l’épisode précédent nous avons vu qu’il y déjà quelques années que les institutions européennes œuvrent à la construction propagandiste d’un ennemi extérieur, en l’occurrence la Russie, qui sert à justifier sa politique de censure, qu’elles intitulent « lutte contre la désinformation ». C’est un exemple qui montre comment propagande et censure travaillent main dans la main. Mais la propagande et, in fine, la censure de l’UE ne visent pas qu’un ennemi extérieur, elles se retournent contre le peuple, en catégorisant comme danger intérieur, toujours, d’abord qu’une frange dissidente de la population. Déjà en 2018, la Commission Européenne identifiait l’hésitation vaccinale comme un danger, dans sa communication « Lutter contre la désinformation en ligne : une approche européenne» [1].

Ce n’est pas de censure dont nous allons parler principalement dans cette série, car la censure, dans ce cas-ci et en général, est trop flagrante, vulgaire et grossière. A tel point qu’il est parfois difficile d’en parler tellement son illégitimité est évidente. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup de censeurs s’en défendent d’office et sont les premiers à nier son existence. Non, c’est de son revers de médaille poli dont nous allons parler : la propagande, beaucoup plus sophistiquée et sournoise. Elle passe d’abord par la construction d’un ennemi extérieur. Sa cible de prédilection ? La Russie.

L’enquête d’« Inside Corona », de Thomas Röper (2022) [1] a permis, entre autres, de mettre à jour le fonctionnement des réseaux d’ONG dans la nébuleuse de la pandémie de covid. Le journaliste indépendant allemand y raconte avec force détails les réseaux d’influence à l’œuvre, où les ONG ne sont pas si indépendantes qu’elles pourraient le laisser croire. Une lecture indispensable pour ceux qui croient encore au désintéressement des « experts », porte-voix d’intérêts moins avouables qui pèsent sur toutes les décisions politiques et l’opinion publique.

Depuis deux ans l’opposition aux régimes liberticides des mesures sanitaires débat la question : cette pandémie est-elle orchestrée ou non ? Ne fût-ce que songer à cette question aura valu aux opposants l’étiquette de « complotiste ». Et s’il y avait une enquête pouvant apporter une réponse à cette question afin de trancher le débat ? C’est l’objet d’« Inside Corona », de Thomas Röper (2022) [1].

C’est une analyse avec un angle qui n’est ni plus ni moins que le fruit objectif de l’analyse étayée de plusieurs centaines de sources et, surtout, d’une base de données contenant des métadonnées publiques tirées du web. Ce livre a tellement fait parler de lui, qu’il était déjà en rupture de stock avant sa publication ! Voici en exclusivité pour les lecteurs de BAM! le résumé de ce livre très touffu non encore traduit en français.

Début février 2022, Russia Today Deutsch (RT DE) a été interdit de télédiffusion, y compris sur internet, en Allemagne [1], pour une question soi-disant de formalité [2]. La réponse russe ne s’est pas fait attendre : la Deutsche Welle (DW), média de l’État allemand, a été à son tour interdite en Russie [3]. Et depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février, survenue quelques jours après la censure de la chaîne Youtube de BAM! le 18 février [4], l’escalade a pris une tournure sans précédent : RT et Sputnik, les deux médias russes diffusés à l’étranger, ont carrément été interdits et censurés dans toute l’Union Européenne par un décret commissionnaire sans mandat le 27 février [5].

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