Censure : la France sur le podium

Expiré
Liberté & démocratie
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Selon l'expert numérique Fabrice Epelboin[1], la France complète le podium européen de la censure, juste derrière la Russie et la Turquie[2][3]. Tandis que Moscou et Ankara bloquent ouvertement les voix dissidentes au nom de la « sécurité nationale », Paris préfère une approche plus subtile : des signalements massifs via des ONG subventionnées et des autorités comme l’ARCOM, qui forcent les plateformes à plier sous peine d’amendes colossales. Résultat ? Une censure qui n’a pas besoin de geôles pour faire taire : il suffit d’enterrer les idées dans l’incinérateur algorithmique.

La France, qui se vante d'être le berceau de la liberté et de l’égalité, figure au sommet des classements de la répression numérique aux côtés de régimes qu'elle dénonce. Selon les analyses des Twitter Files France (révélations internes à X publiées en septembre 2025), un taux élevé de ces demandes françaises relèvent de "faux positifs" : des contenus légaux, mais jugés "problématiques" par un cartel État‑ONG qui confond critique et crime. La France a multiplié par 1,25 ses requêtes de suppression sous l'effet du DSA.

Voltaire : un idéal trahi par l'algorithme

« Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Cette phrase, souvent attribuée à Voltaire (en réalité rédigée par Evelyn Beatrice Hall en 1906 pour résumer sa pensée dans une biographie du philosophe des Lumières), est brandie à chaque 14 juillet comme un étendard républicain. Elle incarne l'essence de la démocratie : tolérer l'autre, même quand il dérange, car la vérité émerge du débat, non du décret. En 2025, elle sonne comme une mauvaise blague. En France, on ne vous empêche plus de parler au sens littéral – ce serait trop grossier, trop visible. On vous empêche simplement d’être entendu, relégué dans les abysses d'un algorithme opaque qui trie, filtre et enterre.

Qui détient le monopole de la "vérité officielle" ? Les États, via leurs régulateurs ? Les ONG financées par l'argent public, comme celles du Fonds Marianne (dissous en 2024 après des scandales de subventions opaques) ? Ou les géants du web, contraints par des lois comme le DSA à jouer les procureurs ? Voltaire, qui combattait l'arbitraire royal, verrait dans cette mécanique un nouveau despotisme : une élite autoproclamée décide ce qui est "vrai", et le dissident devient un fantôme numérique. Factuellement, les études sur la modération (comme celles de l'Observatoire de la liberté d'expression en ligne, 2025) montrent que 70 % des suppressions en France touchent des contenus "gris" – critiques politiques ou scientifiques, sans infraction pénale. Impertinent de le dire ? Oui, car cela révèle un pouvoir qui se garde bien de l'exercer au grand jour, préférant l'ombre pour conserver les apparences.

“Crise sanitaire” : quand la "Vérité Officielle" broie les faits

Cette frénésie de censure a trouvé son apogée pendant la crise Covid, un laboratoire grandeur nature de la "vérité Officielle". Chez BAM!, nous en avons fait les frais : notre chaîne YouTube, comptant des dizaines de milliers d'abonnés et des vidéos factuelles sur les effets secondaires des vaccins ou les controverses autour des confinements, a été fermée en 2021 pour "désinformation". Des contenus parfaitement justes ont été rayés de la carte sans appel ni transparence. Rebelote en 2023 lorsque notre chaîne TikTok a été fermée. France‑Soir a subi le même sort : 1 000 vidéos supprimées, 277 000 abonnés évaporés, pour des interviews avec des experts comme Christian Perronne ou Luc Montagnier – des scientifiques reconnus, voire un prix Nobel, pas des complotistes. YouTube, en ligne avec les directives des autorités sanitaires internationales et françaises, a appliqué une charte Covid draconienne : tout doute sur l'efficacité vaccinale ou l'origine du virus était "erroné", même s'il anticipait des vérités ultérieures (comme l'hypothèse labo de Wuhan, aujourd'hui débattue sérieusement).

Pire : les médias traditionnels, qui ont diffusé ad nauseam et en chœur des fausses affirmations, n'ont jamais été censurés ni sanctionnés. "Le virus ne vient pas d'un labo" (thèse officielle jusqu'en 2021, relayée par Le Monde et France Inter) ; "le masque est efficace à l'extérieur" (imposé par décret en 2020, relaxé en 2021 sans mea culpa) ; "le vaccin protège les autres et stoppe la transmission" (Véran en 2021, infirmé par les études) ; "le vaccin est sûr et efficace" (campagnes TV, sans mention des effets indésirables pourtant bien réels). Pas une chaîne fermée, pas une amende, pas un rectificatif public. Au contraire : ces relais ont été boostés par les algorithmes, tandis que les indépendants étaient censurés. Un rapport UNESCO (2021) identifie de nombreuses fake news Covid propagées par des médias officiels, sans conséquence; pendant ce temps, 70 % des suppressions YouTube en France visaient des voix critiques.

La crise COVID a marqué un point de non‑retour. Pour des millions de personnes, le masque est tombé: “la vérité officielle" n'était qu'une construction, et ceux qui la questionnaient avaient souvent raison trop tôt. Cette prise de conscience ne se supprime pas. Aucun algorithme ne peut ramener ceux qui ont ouvert les yeux.

DSA : l'escroquerie européenne

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Cette machine infernale porte l'empreinte française à chaque ligne. Le Digital Services Act (DSA), adopté en 2022 et pleinement en vigueur depuis février 2024, impose aux géants du numérique une modération « proactive » : suppression rapide des contenus jugés illicites, transparence algorithmique sous contrôle, et surtout, désignation de « signaleurs de confiance » par pays. En France ? Une brochette d'ONG comme la LICRA ou SOS Racisme, financées par l'État via l'ex‑Fonds Marianne avant sa dissolution en 2024, et actuellement via la DILCRAH.

Malgré la dissolution du Fonds Marianne en 2024 suite à un scandale d'opacité et de favoritisme, l'État français continue de financer massivement des ONG comme la LICRA et SOS Racisme via d'autres canaux, notamment la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti‑LGBT). En 2025, la DILCRAH lance des appels à projets dotés de 3 millions d'euros, auxquels ces ONG participent activement. SOS Racisme bénéficie même d'une convention pluriannuelle de 230 000 euros par an, renouvelée en 2025. Le dispositif a changé de nom, pas de nature.

Désignées comme "signaleurs de confiance" sous le DSA, ces ONG sont censées lutter contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations. Mais elles font l'objet de critiques récurrentes pour des signalements qui dépasseraient leur mandat, ciblant des critiques politiques, des débats sur l'immigration ou la santé publique, automatiquement requalifiés en "haine". La LICRA est régulièrement accusée d'instrumentaliser la lutte contre l'antisémitisme pour censurer des critiques d'Israël. En 2025, elle a dénoncé des listes d'universitaires comme "antisémites", provoquant plaintes et shadowbans. SOS Racisme, alliée à Aurore Bergé pour traquer la "haine en ligne", est pointée du doigt pour des signalements abusifs visant l'immigration ou l'islamisme.

Ces ONG nient tout abus, mais le constat est là : aucune condamnation judiciaire pour dérive, mais des critiques massives pour "sur‑signalement" et "censure politique déguisée". Le rapport de la CNCDH (2024) note une hausse des signalements – contenus légaux mais jugés "problématiques" – confirmant les soupçons de surinterprétation systématique[4].

 

Le piège était parfait. Vendu comme un rempart contre la pédopornographie et le harcèlement en ligne, le DSA cachait en réalité un cheval de Troie liberticide : ses articles 34 et 35 sur la « désinformation systémique » et la « gestion de crise » autorisent un filtrage préventif de tout ce qui menace le discours officiel. Traduction concrète : critiques de l'UE, alertes sur Gaza ou l'Ukraine, débats sur la santé publique – tout peut être étouffé au nom de la « cohésion sociale ».

Le DSA a été vendu avec les meilleurs arguments qui soient : « protéger les enfants du harcèlement et de la pédopornographie en ligne », « rendre Internet plus sûr », « responsabiliser les plateformes »... Un packaging irréprochable. Qui oserait voter contre une loi "pour protéger les enfants" ? Personne. C'est précisément là que réside l'arnaque magistrale. Au Parlement européen, le 5 juillet 2022, le DSA passe en fanfare : 539 voix pour, 54 contre, 30 abstentions. Les macronistes et la gauche européenne (Verts, S&D) se congratulent, voyant dans ce texte un rempart contre la « haine en ligne ». Aucun député européen français ne vote contre. Pas un murmure, pas une réserve. Le monstre réglementaire file sans encombre.

L'enfumage était parfait : emballer la censure dans du papier cadeau truffé de bonnes intentions. Les conséquences, elles, sont très concrètes : +25 % de demandes françaises de suppression en 2025, des amendes potentielles jusqu'à 6 % du chiffre d'affaires mondial des plateformes. Pour X, ce sont des milliards en jeu. Résultat : une compliance locale forcée qui transforme le réseau en cimetière algorithmique pour les voix dissidentes.

Shadowban : l’arme invisible

Vous gardez votre compte. Vos followers sont toujours là. Vous publiez, commentez, partagez comme avant. Tout semble normal.

C'est une illusion. Vos publications sont en réalité invisibilisées pour 80 à 95 % de votre audience. Sans notification, sans explication, sans recours. Pas de suppression brutale qui ferait scandale, pas de suspension qui attirerait l'attention. Juste une disparition progressive, propre, chirurgicale. La censure parfaite : celle qui préserve les apparences tout en vous effaçant méthodiquement.

Alexandra Henrion‑Caude, dont les analyses sur l'ARNm dérangent depuis 2020, voit ses contenus systématiquement étouffés. Chez BAM!, l'écart est brutal : quelques centaines de vues sur YouTube pour des vidéos qui explosent à centaines de milliers de vues ailleurs. Sur Facebook, nos abonnés ne reçoivent plus nos notifications. Sur X, certains de nos abonnés sont régulièrement désabonnés. La monétisation ? Sur TikTok, X, Facebook, bloquée ou refusée sans appel.

X finit par le reconnaître dans son rapport 2025 : une large proportion des suppressions françaises visent du "contenu gris" – légal, mais jugé "problématique". L'algorithme localisé, prétendument neutre, cible avec une constance troublante les mêmes acteurs : les médias indépendants.

« Déamplifiée »

Claire Dilé, directrice des affaires publiques de X en France, incarne parfaitement la collusion et le conflit d’intérêt : après un passage chez Meta (2019‑2020), elle retourne au Parlement européen où elle conseille le groupe Renaissance sur... le DSA, avant d'être recrutée par Twitter en 2022.

Le 17 juin 2025, Claire Dilé explique à l'Assemblée nationale, avec un mélange de candeur et d'inconscience : « On réfléchit beaucoup à la question de la granularité de la modération. Il y a des contenus qui sont assez clairement en violation de nos règles, en violation de la loi, et après il y a tous les contenus qui sont du domaine du clash, des contenus gris pour lesquels on va développer des filtres de visibilité. On a lancé une action de modération qui s'appelle Freedom of Speech is not Freedom of Reach. On va mettre un filtre sur le contenu en question, le déamplifier algorithmiquement et empêcher les gens d'engager avec. »

En résumé, tu as le droit de parler, mais pas celui d'être entendu…

X a capitulé

Même X, la plateforme qui se vantait d'être le dernier rempart de la liberté d'expression absolue, a fini par capituler face à la pression française.

L'équation était simple : sous la menace d'amendes DSA pouvant atteindre 6 % du chiffre d'affaires mondial et d'enquêtes pénales pour « manipulation algorithmique », X a créé un filtre géolocalisé spécifique à la France. Ce dispositif réduit automatiquement la visibilité des publications jugées sensibles par l'ARCOM et les « signaleurs de confiance » – LICRA, SOS Racisme et autres ONG adoubées par l'État.

Le résultat est édifiant : un même tweet posté depuis Bruxelles ou depuis Paris peut voir sa portée divisée par dix s'il est détecté comme « français ». La censure a désormais une adresse IP.

Elon Musk a beau marteler « Freedom of speech, not freedom of reach », même le milliardaire libertarien a dû s'incliner. En France, la liberté d'expression est désormais conditionnée à la bonne volonté de l'État et de ses relais associatifs.

Qui détient la vérité ?

Dans l'idéal voltairien, la vérité émerge du choc des idées, du doute méthodique, de la confrontation libre. Personne n'en possède le monopole – elle se forge dans le débat contradictoire.

La vérité est désormais confisquée par un conglomérat hybride – États, ONG, Big Tech – qui décrète en quelques clics ce qui est "acceptable". Mais ne nous y trompons pas : l'objectif n'a jamais été de défendre les faits ou la liberté d’expression. Ce qui compte, c'est de façonner la perception du public. Contrôler ce que les gens croient importe bien plus que la réalité elle‑même.

Le Covid a révélé la mécanique dans toute sa brutalité. Des faits ultérieurement validés (risques vaccinaux, inutilité des masques, hypothèse du laboratoire de Wuhan) étaient systématiquement étiquetés "fake news" et censurés. Pendant ce temps, les autorités sanitaires et les médias propageaient leurs propres fausses informations – sans jamais être sanctionnés, sans jamais être censurés ou "déamplifiés".

Cette asymétrie produit ses effets : selon le Reuters Institute (2025), 68 % des Français doutent désormais des médias traditionnels. La confiance s'effondre, les sociétés se polarisent, et le débat public se transforme en monologue officiel. Quand on impose la vérité par décret plutôt que de la laisser émerger du débat, on ne construit pas la confiance – on la détruit.

Préserver l’apparence démocratique

Le DSA est l’incarnation même de l’hypocrisie de nos démocraties : le règlement interdit officiellement la surveillance générale et exige notification et recours pour toute « décision de modération »… mais laisse une porte grande ouverte pour les mesures de « réduction de visibilité » appliquées à des contenus non illicites. Résultat : X, Facebook, YouTube ou TikTok peuvent légalement rendre un compte ou un post quasi invisible sans jamais le notifier à l’utilisateur, sans exposé de motifs, sans possibilité de recours interne ou extrajudiciaire.

Le texte européen, censé protéger la liberté d’expression, a en réalité créé la censure “parfaite” : celle qui n’apparaît nulle part dans les statistiques de transparence, celle qu’on ne peut pas contester. Une hypocrisie d’autant plus flagrante que les mêmes autorités qui exigent « plus de transparence » se réjouissent en coulisses lorsque la visibilité des voix dissidentes est sciemment réduite.

Mais voyons les choses du bon côté: ces étranglements algorithmiques, ces filtres invisibles démontrent une chose : ce que nous diffusons dérange.

Le pouvoir et les médias sentent que l’illusion se fissure, que les citoyens n’y croient plus. Le Forum économique mondial lui‑même a fait de la lutte contre la « désinformation » l’une de ses priorités.

Ils ont peur, et leur peur se mesure à l'ampleur de leur arsenal répressif.

Car voilà le paradoxe de la censure : plus elle s'intensifie, plus elle révèle la fragilité du discours qu'elle prétend protéger. Un pouvoir sûr de sa vérité n'a pas besoin d'algorithmes pour la défendre. Un récit solide résiste au débat, il ne le fuit pas.

C'est maintenant que tout se joue. Non pas dans les instances européennes ou les salles de rédaction, mais dans votre capacité à partager, soutenir. Ils peuvent manipuler les algorithmes, fermer les comptes, invisibiliser les contenus. Mais ils ne peuvent rien contre une chose : des esprits libres.

La censure ne tue pas l'information. Elle l'authentifie. À vous d'en faire une arme.

Marcan pour BAM!

[1] Fabrice Epelboin — EverybodyWiki Bios & Wiki

[2] Fabrice Epelboin: "Twitter files: la France est l'un des pays qui censure le plus au monde les réseaux sociaux" - QG - Le média libre

[3] Fabrice Epelboin : Les Twitter Files dénoncent la France, championne olympique de la censure - Valeurs actuelles

[4] RAPPORT SUR LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L’ANTISÉMITISME ET LA XÉNOPHOBIE 2024

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