Conférences annulées, spectacles censurés, journalistes sous influence : la liberté d’expression vacille sous les coups d’une bien‑pensance sélective et d’un pouvoir qui verrouille. Dans cette tribune, Pietje Schramouille cogne là où ça fait mal : médias subventionnés, compromissions politiques, et lâchetés en chaîne.
En une semaine, ce sont une conférence de Thierry Meyssan et un spectacle de Guillaume Meurice qui ont été annulés. Le premier est un écrivain français, fondateur du Réseau Voltaire. Il avait été parmi les premiers à dénoncer les incohérences des attentats de New York en 2001. La conférence était organisée dans une salle communale de Woluwe-Saint‑Lambert. Un arrêté communal a décrété l’annulation.
Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur, a été banni par France Inter pour avoir traité Benjamin Netanyahou de « nazi sans prépuce ». Le théâtre d’Uccle, via ses autorités communales, a annulé le spectacle à titre préventif… pour éviter des problèmes avec certains lobbys citoyens. La commune de Saint-Gilles a proposé sa salle Jacques Franck au nom de la pluralité[1]. Un rebond possible et sympathique.
Dans la foulée, l’humoriste PE a annoncé ne pas venir jouer au Centre Culturel d’Uccle par solidarité. Jolie et courageuse décision. Récemment, c’est le spectacle d’humour de Stefan Cuvelier, un doutiste, qui a failli passer à la trappe à Namur.
Dans les trois cas, c’est la délation qui engendre l’annulation… Et la justice a donné raison à une plainte déposée par la RTBF et l’Association des Journalistes pour des propos dans un groupe FB initié par l’humoriste liégeois David Schiepers. Ce dernier étant décédé au prononcé du jugement mais ce sont ses camarades qui ont été sanctionnés.
La bascule
Aujourd’hui, il ne se passe pas un jour sans qu’un média traditionnel, donc subsidié, ne divulgue un dysfonctionnement dans la crise Covid. La nouvelle administration américaine n’a de cesse de révéler au grand jour les secrets de polichinelle que dénonçaient les médias alternatifs en pleine crise. Et comme l’a dit Nicolas Vidal : « Les médias alternatifs sont nés car les médias traditionnels ne faisaient pas leur boulot »[2]. BAM fait partie de cette mouvance. La défiance vis-à-vis des médias subsidiés grimpe quotidiennement.
Que fait‑on des menteurs ?
Certains journalistes savaient qu’ils participaient au mensonge. D’autres ne voulaient pas voir. Le seul vrai détecteur de mensonge, c’est le regard réfléchi dans leur miroir le matin. Les piliers de la déontologie journalistique sont : la véracité, l’exactitude et la communication factuelle, l’indépendance, l'objectivité, l'impartialité, l’équité et le respect d’autrui.
Mais organisons nous les citoyens, un espace pour les repentis. Acceptons leurs doléances pour leur assurer un semblant de protection mais surtout pour créer une dynamique citoyenne positive. Les journalistes repentis seront dès lors réqualifiés en lanceur d’alerte. Il existe une Maison des lanceurs d’alerte qui a pour but de les accompagner dans leurs protections.
Il faut aussi que nous puissions élire démocratiquement les journalistes des médias parastataux avec l’analyse de leurs activités annexes dont leur appartenance à une loge maçonnique à titre d’exemple.
Le politique et les médias
Il y a beaucoup trop de conflits d’intérêts entre le pouvoir politique et la presse subsidiée. Le sketch actuel de la machiavélique Joëlle, présidente du Conseil d’Administration de l’INR, le démontre à foison avec l’élection du prochain CEO. C’est un bras de fer entre deux partis[3]. Le MR veut placer ses pions face aux Engagés dont la louve Joëlle est déjà dans la bergerie. Loin d’une sélection articulée autour des compétences. On veut contrôler. Une lettre ouverte de l’ancien président du CA[4], Jean‑François Raskin, de la RTBF en atteste.
Les médias classiques se meurent…
L’avenir des médias est sombre. Financièrement, c’est la galère. Le service public belge est en concurrence déloyale avec le privé qui permet de faire de la pub en plus de l’impôt du citoyen. Il y a trop de médias subsidiés. Laissons mourir les médias moribonds.
Les familles Rossel (Le Soir, Sudinfo, La Meuse, l’Echo, RTL, Ciné-Télé Revue, Contact,…) et IPM (La Libre, La Dernière Heure, Paris‑Match, Vers l’Avenir, Fun Radio, …) sont en train de fusionner leurs titres avec un bain de sang annoncé dans les journalistes. LN24 risque de rester au bord de la route.
Les jeunes ne regardent plus la télé, n’écoutent plus la radio, ne lisent plus la presse, … Ils font leur shopping online. Le réseau social le plus utilisé par les jeunes dans le monde est Instagram. Il est suivi de près par TikTok et Snapchat. YouTube est également très populaire chez les jeunes, mais pas autant qu'Instagram et TikTok. Il y a de l’éducation à faire dans leur libre arbitre.
L’IA entre en piste pour remettre une couche de trouble. Le très gros bordel de la désinformation est en marche… On va arriver au fond du trou. C’est une bonne nouvelle car c’est dans le fond que l’on retrouve ses amis. Dont BAM.
Pietje Schramouille
Les opinions exprimées dans cette tribune n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles de BAM!
Chapô de BAM!
Illustration inspirée d’un dessin de Eric Drooker.
[1] Guillaume Meurice : après l’annulation à Uccle, Saint‑Gilles et le Centre culturel Jacques Franck lui ouvrent les bras - RTBF Actus
[2] Médias mainstream : le grand errement ! - Le Zoom - Nicolas Vidal - TVL
[3] Guerre juridique autour de la succession de Jean‑Paul Philippot à la RTBF - La Libre
[4] Le CA de la RTBF répond à la ministre Galant : "Vous avez remis en cause notre gouvernance, vous avez tenu des propos simplistes et offensants…" - La Libre