Un climat religieux

Les tribunes
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Quinze siècles après le christianisme, surfant sur la culpabilité engendrée par un matérialisme débridé et dénué de sens, l’Occident érige une nouvelle religion d’Etat: Le Climatisme.

Il n'a échappé à personne que depuis quelques mois, la météo est devenue un outil de terreur, une incantation apocalyptique, psalmodiée quotidiennement.
A travers ces petits bulletins, et leurs prolongements dans les premiers titres des journaux télévisés et radiophoniques, toute une sémantique de la peur a infiltré les médias autorisés pour incorporer, jour après jour, le poison de la culpabilité au sein de la conscience des citoyens européens, au sujet de ce qu'on appelait au départ le réchauffement climatique, ensuite le dérèglement climatique (au cas où le climat se mettrait à refroidir...) et maintenant l'effondrement climatique, dans la surenchère de l'effroi!

Le bulletin météorologique est donc devenu idéologique, au service d’une pensée unique et absolutiste, car quiconque s'y opposerait serait voué aux gémonies[1], tant la vérité climatique est incontestable !

De même qu’avec la crise covid, se met en place,de manière globale (et c'est ce phénomène qui est de nouveau interpelant, tant on sent les consignes venues d’en “haut” et relayées par trois même agences de presse internationales), une rhétorique religieuse qui peu à peu justifie le contrôle général de la société au nom d'une menace supérieure, planétaire, et qui appelle chacun au sens moral et à la responsabilité.

J’évoque le terme de religion car il s'agit ici de foi, et il faut donc, de nouveau, croire à la “science”, respecter le clergé du GIEC, sinon vous n’êtes qu’un pauvre ignorant…et puis évaluer tous les actes de notre existence à l'aune de ces vérités scientifiques incontestables.

Ainsi sera déterminé ce qui sera bon et ce qui sera mauvais, un véritable catéchisme avec un nouveau système de valeurs où on aura honte de prendre une douche chaude et il sera transgressif de monter dans une voiture...

Chacun va ainsi s'auto contrôler et bien entendu contrôler l'autre, car sinon nos efforts ne servent à rien. Nous sommes dans une entreprise collective, nous sommes le peuple du Dieu Climat, Dieu de la Nature, où le salut du groupe prime totalement sur celui de  l'individu.

Une véritable croisade se met en place où il faut convaincre les hérétiques et où la fin justifie les moyens. Et tant pis pour les libertés… liberté de parole, d'action, de mouvement, de réflexion...
Mais il ne s'agit pas uniquement de questions de droits et de morale, cette nouvelle foi doit imprégner chaque aspect de notre existence. Elle appelle dès lors à la contrition, à la culpabilité et à la mission évangélisatrice : Il faut décarboniser à tout prix la planète, et cette bonne parole doit se propager partout !

Ici, pourtant, concernant ce fameux gaz carbonique,  nous sommes dans un retournement de sens inouï où le CO2, qui est source de la vie, devient source de mort. (c’est une inversion de sens quasi orwellienne - 1984)

Le clergé GIEC, qui est au centre de cette vague de terrorisme planétaire, a mis au pilori ce gaz là, en particulier, tel un bouc émissaire (lisez ou relisez “Le bouc émissaire” de René Girard). Alors qu’il n'est qu’un des multiples gaz à effet de serre et qu’il ne représente qu'un pourcentage très minime de ce phénomène physique.
Le grand avantage de cet ennemi, c’est qu’il est invisible et omniprésent, il est dans l’air, dans l’eau, dans les arbres, c’est un Diable pernicieux qu’on peut quantifier comme on veut, sur des critères incontrôlables, où une simple règle de trois (dixit Jancovici, le pape de la décarbonisation) permet de définir le nombre de voyages en avion que chaque citoyen pourra encore faire durant son existence).


Ce clergé ne ménage pas ses efforts pour que peu à peu le catastrophisme climatique rentre dans notre quotidien.

J'en ai pour preuve le nombre de réflexions que j'ai entendues pendant les quelques jours de beau temps que nous avons vécu en ce début septembre.

Ce qui naguère s'appelait simplement l'été indien est aujourd'hui un phénomène météorologique exceptionnel, signe de malheur ! 

Car évidemment les mots sans arrêt véhiculés par les médias, changent la perception même du réel, ce qui était vécu auparavant comme un moment de bonheur : l'ensoleillement... un peu de chaleur dans notre pays tempéré en général froid et pluvieux... le ciel bleu.. la douceur de l'air... les apéros en terrasse... tout cela devient mauvais, et si on en profite c'est avec un peu de mauvaise conscience car c'est bien grave messieurs dames, ce qui se passe !

Personnellement, je suis un écologiste convaincu, je suis plutôt pour la sobriété et une certaine forme de décroissance.

J'ai toujours trouvé absurde la logique mortifère d'un capitalisme qui pousse sans arrêt à la compétition, à la surproduction, à la surconsommation et qui nie l'essence même de la vie et de l'existence humaine en la réduisant à l'accumulation de richesse.

Cependant ce qui est fascinant avec ce nouveau discours culpabilisant et apocalyptique, c'est qu'en rien il ne remet en question ce modèle! Au contraire, il le sert même, puisqu'il permet de faire des bénéfices en achetant du droit à polluer ou à réchauffer... et indirectement, il pousse même les gens à gagner un maximum d'argent pour pouvoir bénéficier à l'avenir des avantages que la majorité n'aura plus.

En fait ces discours, ces mots, ne servent qu'à mentir, se mentir à soi‑même, mentir à la société, pour n'envisager que  le symptôme sans jamais s'attaquer à la cause.

Nous sommes dans la récupération d'un discours écologiste qui a sans doute été sincère au départ, et je l'ai partagé moi‑même, au service d'une communication globale.

Nous sommes comme une campagne de pub mortifère universelle. (le christianisme a très bien fonctionné sur base des mêmes recettes : peur du péché et de l’Enfer…)

Tout donne l’impression qu’il s'agit d'une campagne qui est d'abord testée en Occident mais qui va ensuite infiltrer, sans nul doute, tous les pays du monde, car nous sommes le modèle à imiter.

Et c'est ici, une fois de plus, qu'il faut s'interroger sur le sens des mots et de leur confiscation, car quand les mots ne sont plus que rhétorique, qu'il ne s'agit plus que de convaincre en vue de gagner de l'argent

ou de gagner du pouvoir... quand les mots ( sauver, sacrifier, recycler, sobriété, économie verte…) sont coupés de leur référent réel et uniquement destinés à créer une adhésion collective... ces mots ne sont plus vrais, ils sont honteusement pervertis.

Ils servent une idéologie, ils deviennent de la propagande.

Le problème aujourd'hui, c’est que grâce à la globalisation des échanges et Internet le public cible est mondial et donc cette propagande est totale et facile d'accès pour qui a le pouvoir financier de contrôler les nouvelles agences de vérité.

Aujourd'hui, le capitalisme récupère le communisme, le sens de la valeur commune et son objectif d’une vérité unique à laquelle il faut tout sacrifier, pour nourrir le Moloch Baal du Marché.
J'ai donc l'impression désagréable de devenir un citoyen d'Allemagne de l'Est sous emprise soviétique, avec des messages qui me sont envoyés sans arrêt à travers les journaux télévisés, les journaux radio, les journaux tout court… et donc même les bulletins météorologiques, où sans cesse, ce qui est mis en exergue, ce sont les catastrophes naturelles, les feux de forêt, les inondations les températures extrêmes... comme avant la Pravda répétait sans cesse les résultats des plans quinquennaux et les menaces du monde occidental.
Se sont mis en place les mêmes techniques  de manipulation des désirs (nous agissons pour nos enfants, les générations futures, et des peurs (noyés sous les mers ou brûlés par les flammes, vous avez le choix)

La rhétorique apocalyptique climatique sur laquelle surfent maintenant tous les médias et tous les décideurs du monde possède cependant plusieurs grands avantages : d'abord c'est une menace qui peut durer très longtemps... ensuite elle concerne quasi tous les aspects de la vie des citoyens et des consommateurs... et enfin,  elle donne du sens à plein de gens pour qui le réel n'en avait plus.

Tout d'un coup, comme avec le Covid, ils se trouvent investis d'une mission !

En une fois, le sacré revient dans le réel et le fait de prendre une douche froide prend sens, le fait de se passer de vacances prend sens, le fait de ne plus bouger de chez soi prend sens... le fait d'être névrosé, mal dans sa peau, malheureux, prend sens.

Faites donc bien attention aux mots, aux discours et au religieux qui s’y cache, et quand on vous répète les mêmes informations un peu souvent,  méfiez‑vous, interrogez‑vous et surtout partagez vos questionnements !

Il n'y a pas plus grande menace que l'auto censure, elle est diffuse et facile à cacher.  Elle a engendré bien des compromis et des collaborations avec les idéologies les plus sectaires, qui, la plupart du temps, étaient pavées des meilleures intentions.

Jon Col


Les opinions exprimées dans cette tribune n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles de BAM!

 

Chapô de BAM!

[1] Philippe Verdier, le pestiféré de la météo