Combien de temps encore allez-vous faire perdurer cette gestion dramatique des quarantaines dans les écoles ?

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"Je vous informe qu’à partir d’aujourd’hui, je prends la décision d’arrêter de donner cours à domicile à mes enfants en parfaite santé, avec toutes les implications que cela pourra avoir dans leur vie et le travail supplémentaire que cela pourrait engendrer auprès du corps professoral si tous les parents en venaient à prendre cette même décision."

"Un témoignage de Laurence Bruyère, maman de L. (14 ans), C. (11), O. (9) et F. (5)."

"Lasse… oui, je suis lasse."

"Résilience, empathie : deux mots qui reviennent perpétuellement aux bouches des ministres ou des experts dans la presse. Et pourtant, de la résilience, il y en a eu, de l'empathie, beaucoup. Trop même. Mais aujourd'hui, ces deux mots doivent aussi pouvoir être utilisés – que dis-je, appliqués par les autorités compétentes. Pour rappel : « Résilience : aptitude d'un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques » (Le Petit Larousse, ed. 2021)"

"19 mois que nous jonglons avec les quatorzaines de nos quatre enfants. Notre vie de famille n’en n’est plus une. Comme toute perturbation rencontrée dans la vie, nous avons fourni les efforts demandés, respecté les quarantaines imposées, donné cours à la maison, fait les tests, évité de voir du monde…nous n’avons pas fêté les anniversaires de nos enfants avec leurs amis, nous avons évité de voyager lorsque cela nous l’était demandé."

"Notre fils aîné (14 ans) a décroché au mois de mars 2021 – devenu totalement apathique et asocial avec cet enseignement en hybride imposé par les autorités. Opposés à la vaccination, nous l'avons pourtant faite, en nous accrochant à cette idée : les experts et les autorités nous affirmaient qu'arrivés au taux de 70% de vaccination, la vie reprendrait son cours. Ce n'est pas à notre vie que nous pensons, mais à celle de nos enfants – les adultes de demain, ceux qui travailleront parce qu'ils auront été formés, ceux qui paieront des impôts pour supporter le poids de la société, qui nous supporteront, qui nous soigneront. Notre adolescent lui-même a demandé la vaccination, et il a eu ses deux doses : contre notre avis à nous, parents. Nous l'avons laissé faire pour son bien-être psychologique."

"Mais pourquoi touchons-nous à nos enfants ? Ils ne développent pas de cas grave de la maladie. Ne pouvons-nous pas les laisser vivre leur vie et faire leurs anticorps naturellement ? Je ne suis pas experte en épidémiologie bien sûr, mais je lis ce que les experts disent dans la presse. La Belgique a maintenant atteint un niveau de vaccination de 86% (18+), et plus de 10% de la population a eu la Covid: on ne devrait donc pas être loin d'une couverture totale de la population ! Pas plus tard que ce vendredi 15 octobre 2021, Monsieur S. Van Gucht a dressé le profil des patients en soins intensifs – je cite « ceux-ci ont une moyenne d'âge de 60 ans et ne sont pas vaccinés […] le virus circule aussi chez les jeunes, en particulier chez les moins de 12 ans. Ce n'est pas surprenant, car c'est la catégorie de la population qui n'a pas été vaccinée. Mais en général, leurs symptômes sont légers. Il y a rarement des complications. Ils ne représentent qu'une petite partie des personnes qui sont admises à l'hôpital ». Alors oui, il y a des exceptions – mais n'y a-t-il pas d'exception pour tout, toutes les maladies ? Pourquoi mettre des classes entières en quarantaine pour cause de Covid, et non pour la grippe ? Ou l'angine ? Ou…"

"Je ne reviendrai pas sur le nombre incalculable de quarantaines que nous avons dû respecter en tant que famille nombreuse au cours de l’année scolaire passée. Je préfère l’oublier. Mais je suis interpellée par ce début d’année scolaire. Voici notre situation personnelle, qui est sans nul doute loin d’être isolée:"

"16 septembre, notre fille de 5 ans doit être testée. Elle est positive au Covid – grand étonnement : elle n'a aucun symptôme - AUCUN. Ses trois grands frères sont immédiatement mis en quarantaine. Nous les faisons tester, et nous ouvrons la bouteille de champagne quand nous recevons les résultats. Oui, vous avez bien lu : nous ouvrons la bouteille de champagne ! Deux d'entre eux, ceux de moins de 12 ans, sont positifs (et l'ont déjà été en 2020) – sans symptôme aucun. Nous allons tenir le coup, leur donner cours à la maison (cela me prend 7 heures par jour pour 4 enfants – en plus de mon travail d'indépendante). Il y a une lumière au bout du tunnel (un espoir de plus qui va très vite s'effondrer) : ils auront leur certificat de rétablissement, valable 6 mois. On va enfin avoir la paix et nous pourrons penser à autre chose que les quarantaines possibles pendant ½ année. Notre aîné, quant à lui négatif, poursuit sa quarantaine – s'enferme dans sa chambre, redevenu totalement apathique, refusant à nouveau de manger et de parler. Il ne comprend plus… Nous avons beau essayer de le motiver, lui dire que c'est sa dernière : la prochaine fois, il sera complètement vacciné, et le maximum de quarantaine qu'il pourrait avoir sera 24h (enfin, jusqu'à ce que les règles changent à nouveau sans doute, car nous n'osons plus rien lui promettre) – rien n'y fait. Mais les cours continuent, je dois prendre contact avec l'école afin de recevoir la matière vue en classe – la plupart des professeurs me répondent qu'il doit se mettre en ordre auprès de ses camarades de classe … et qu'il devra passer les interros manquées en soirée, la semaine de sa reprise. On tient le choc, on tient le coup…mais ce sera la dernière fois."

"En voici la raison :"

"17 octobre nous apprenons que la classe de primaire de notre troisième est mise en quarantaine. Pas d'école jusqu'au 26 octobre. Il a un certificat de rétablissement pourtant – il devrait pouvoir y aller. Sur les 9 semaines de cours, il n'aura été que 6 semaines à l'école – pourtant en parfaite santé."

"Des situation aberrantes"

"A mon tour de vous demander : à quoi sert ce « covid safe ticket de rétablissement », si la quarantaine est malgré tout imposée ? Qui va garder mon enfant ? Que va-t-il faire de ses journées ?…ironie : on va nous envoyer le travail à effectuer lors de ces jours blancs. Oui, mesdames messieurs les experts, les ministres : il s'agit bien de jours blancs. Je ne suis pas institutrice, je ne suis pas professeur. Je suis une maman, et ce rôle, je l'ai perdu au fil des quarantaines. Il n'y a plus de vie de famille. Il faut continuer à travailler (pour vivre et payer nos impôts), il faut maintenant assurer l'école à la maison (sans être payés)."

"Des situations aberrantes, il y en a eu d’innombrables tout au long de cette crise sanitaire, mais permettez-moi de penser que celle-ci frôle actuellement l’absurdité."

"Dans le courrier reçu par les différentes directions des écoles de nos enfants, nous pouvons lire ce message du centre PSE, je cite :"

"« Comme vous le savez, depuis le début de la pandémie, les services PSE ont assuré le tracing et le suivi des cas covid dans les établissements scolaires."

"Depuis octobre 2020, nous avons eu plusieurs rencontres et communications avec Mme Linard, notre ministre de la santé, pour lui faire part des difficultés que nous rencontrons."

"Depuis mai 2021, nous demandons avec insistance de ne plus être en charge du tracing et du suivi covid. Nous n'avons pas été entendus à la hauteur de notre demande et pire, la situation actuelle est encore plus complexe que l'année dernière."

"Aujourd’hui, notre demande est de pouvoir réaliser nos missions de base à savoir les bilans de santé, les dépistages sensoriels, les vaccinations et la promotion à la santé."

"Ces missions ont été mises à mal durant trop de mois maintenant et il est urgent de pouvoir les reprendre avec sérénité ... il y va de la santé des enfants !"

"Actuellement, pour la grande majorité des services, ce travail est impossible à faire."

"Aussi, nous vous informons que suite au dépôt le 4 octobre d'un préavis de grève prenant cours le 18 octobre et à la réponse non satisfaisante de la ministre, nous avons pris la décision d'arrêter toute la prise en charge des situations de covid dans les écoles. »."

"En appuyant totalement la décision des PSE, permettez-moi de rebondir à mon tour : aujourd'hui, ma demande est de pouvoir remplir mon rôle de maman à savoir : les moments câlins, les moments découvertes, les rires en famille,…et le soutien (soutien et non enseignement) scolaire quand il s'avère nécessaire. Pouvoir à nouveau les éduquer avec les valeurs qui me semblent importantes et non plus les laisser des journées entières devant la télévision afin de pouvoir assurer mon travail. Tout ceci a été mis à mal durant de trop nombreux mois et maintenant, il est urgent de pouvoir reprendre une vie normale… il y va de la santé mentale de mes enfants, de la mienne aussi."

"Aussi, je vous informe qu’à partir d’aujourd’hui, je prends la décision d’arrêter de donner cours à domicile à mes enfants en parfaite santé, avec toutes les implications que cela pourra avoir dans leur vie et le travail supplémentaire que cela pourrait engendrer auprès du corps professoral si tous les parents en venaient à prendre cette même décision. Soyons clair : je ne remets absolument pas en cause les enseignants, eux sans doute aussi épuisés et dépassés par ce qu’on leur demande. Je m’adresse bien au niveau fédéral quant aux quarantaines encore imposées actuellement dans les écoles."

"L’enseignement a été mis suffisamment à mal durant toute cette période, il serait temps de repenser son organisation et d’arrêter d’en remettre le poids sur les parents."

"Les enfants, j'en suis aujourd'hui plus que convaincue, ont quant à eux besoin de contacts sociaux « normaux » afin de se développer. Ils sont en période d'apprentissage et d'exploration : ceci ne peut se faire de manière saine et sereine qu'au contact d'autres êtres humains que leurs parents uniquement. L'apprentissage au contact de la diversité est nécessaire, surtout dans le monde dans lequel nous vivons et celui que nous leur préparons."

"Combien de temps encore allez-vous faire perdurer cette gestion dramatique des quarantaines dans les écoles ? Combien de temps encore allez-vous continuer à nous promettre une reprise partielle de nos libertés et surtout comment faire comprendre le sens du mot « liberté » à nos enfants, ce que vous semblez repousser de mois en mois, si ce n’est de semaine en semaine ? Quel évènement devrait se produire afin que vous vous rendiez compte qu’aujourd’hui plus que jamais nos enfants et leurs parents pâtissent de vos décisions ?"

"En tant que citoyenne lambda, respectant les règles imposées par nos autorités, j’espère une réaction sérieuse à cette carte blanche de la part de celles et ceux qui sont nos élus et nous gouvernent."


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