Alerte : vers une gestion des pandémies coordonnée au niveau mondial

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Alors que les regards sont attirés vers le conflit ukrainien, l’OMS rédige en ce moment un traité mondial pour « mieux gérer » les futures pandémies [1]. Un traité contraignant pour les États signataires ? Qui imposerait par exemple la vaccination obligatoire ? Que sait-on du futur traité ? La lecture des textes préparatoires fait froid dans le dos.

Suite à une publication du Professeur Christian Perronne le 9 mars sur les réseaux sociaux, qui alertait de la situation, l’information a été fact-checkée comme il se doit par l’AFP [2] et bien évidemment déclarée « fausse ». Or, un futur traité donnant un pouvoir supranational à l’OMS pour gérer les pandémies au niveau mondial est bel et bien en préparation.

Convention internationale contraignante

La première chose à savoir, c’est que le traité n’a pas encore été rédigé, on n’en connaît donc pas encore le texte. Cependant, de nombreux travaux préparatoires sont déjà disponibles [3] et il suffit de les lire pour se rendre compte du sens où vont les décideurs.

Les objectifs de ce traité sont ouvertement ambitieux. En effet, l’article 19 de la constitution de l’OMS lui donne bien la possibilité d’établir des conventions contraignantes [4] en droit international [5][6]. Et si, selon les fact-checkers de l’AFP chargés de désamorcer l’info, « l’OMS n’a pas de pouvoir de police », force est de constater que la seule précédente convention de ce type, qui concernait la lutte contre le tabagisme [7][8] a été mise en application par tous les États signataires au prix d’efforts de contrainte considérables.

L’OMS au cœur des politiques de santé publique

Sans avoir besoin de remonter aux lois anti-tabac pour se convaincre du pouvoir contraignant de l’OMS, on a encore vu au cours des années 2020 et 2021 à quel point ses directives servent de point de départ et de justification aux politiques de santé publique [9][10], notamment en Belgique [11] et en France.

Le fact-checking de l’AFP précise qu’on ne connaît pas encore le contenu du futur traité, et que de toute manière les États sont libres de le ratifier ou non. Une raison de ne pas s’en préoccuper ? Au contraire ! Car si l’on n’est pas d’accord avec les projets de l’OMS, on peut être entendu par ses élus avant le vote, afin d’éviter qu’un traité qu’on désapprouve soit validé au nom de tous et acquière force de loi ! En effet, si le traité est ratifié par un pays, ses directives seront transposées dans la législation nationale, il n’y a aucun doute à ce sujet.

Approche autoritaire

La question cruciale est donc celle du contenu de ce futur traité. Le texte définitif n’a pas encore été rédigé, mais les textes préparatoires sont limpides, et les nouvelles ne sont pas bonnes pour les partisans du pluralisme d’opinion ! Au nom du prétendu principe de « solidarité collective », le but très clairement affiché est en effet d’accroître le pouvoir de décision de l’OMS afin de mettre en place une politique de santé mondiale « coordonnée » sous sa direction directe [12].

Cette approche autoritaire est préconisée, précisent les textes, pour « la découverte, le développement et l’implémentation des solutions médicales qui sont sûres », comme « les vaccins, les médicaments, les bons diagnostics, et les bons équipements protecteurs » [13].. C’est à dire encore plus de « vaccins » ARNm expérimentaux [14][15][16][17] ? De tests PCR [18] ? Et de masques pour les enfants à partir de 6 ans [19] ? Aucune remise en question de ces mesures n’est donc à l’ordre du jour mais, au contraire, une surenchère.

Car contrairement à ce qu’exige la nature même de la démarche scientifique [20], les textes préparatoires au traité de l’OMS n’évoquent nulle part la nécessité d’un véritable débat comme moyen de faire jaillir la vérité. Ces textes n’envisagent pas non plus de laisser travailler les professionnels de santé sur base de leur expérience de terrain, comme ils le demandent [21], et de leur permettre de rechercher librement les traitements les plus adaptés pour combattre une nouvelle maladie. La réponse devra à l’avenir toujours être « coordonnée » et donc venir exclusivement d’en haut.

Les modélisations sont au pouvoir

Alors que les voix sont de plus en plus nombreuses pour remettre en cause la justesse des modélisations [22], l’OMS semble ne rien avoir appris des erreurs de la gestion de crise covid et persiste à considérer les « modélisations de risque » [23] – pourtant très souvent prises en défaut au cours des deux années écoulées - comme l’outil privilégié pour déterminer les supposées menaces urgentes et graves à la santé publique. Menaces que, bien évidemment, l’OMS sera seule habilitée à déclarer… sur base de ces fameuses modélisations.

Aucune remise en question

Selon l’OMS, « la disparité des traitements proposés ne fait que prolonger les pandémies » et l’institution n’a pas peur d’écrire que ce seraient ces traitements alternatifs qui feraient « payer un prix lourd en termes de vies humaines mais aussi de rapports sociaux et économiques » [24].

À aucun endroit de tous les textes préparatoires au traité, il n’est question d’évaluer les énormes et déchirants dégâts collatéraux [25][26] causés à tous niveaux par les mesures prises au nom des directives de l’OMS pour la gestion de la crise covid.

Sans parler des dommages à la santé causés par les produits pharmaceutiques douteux administrés à grande échelle avec son aval, on n’y trouve pas un mot sur la responsabilité de l’OMS dans les dégâts causés au développement des enfants [27][28], à la vie des jeunes [29][30][31][32], à la survie des entreprises [33][34][35][36][37][38][39], à l’épanouissement des rapports humains. Pas un mot sur la terrible polarisation sociale [40][41][42][43] engendrée par son approche.

Faire porter le chapeau de ces dommages aux traitements alternatifs, est-ce une manière responsable d’évaluer ce qui s’est passé ? Ceux qui espéraient une remise en question rétrospective des mesures prises en sont pour leurs frais.

Censure et propagande au programme

On peut lire, dans les travaux préparatoires au traité, que les mesures restrictives sont bel et bien envisagées comme étant la voie à suivre pour la gestion de crise. La question n’est pas pour l’OMS de discuter le bienfondé de ces mesures de contrainte, mais « d’en améliorer la légitimité » [44].

Sans en analyser les causes, l’OMS fait le constat que la confiance du public dans les autorités de santé est abîmée. L’un des objectifs de ce nouveau traité est donc de « restaurer la confiance » [45].

Cependant, l’OMS n’aborde nulle part les erreurs qui, dans son fonctionnement, ont pu occasionner la perte de crédibilité dont il est question. Au contraire, selon le diagnostic formulé par l’institution, c’est tout simplement « la désinformation » qui est la cause de la défiance du public [46] !

Afin de restaurer la pleine confiance, l’OMS se prépare donc à « une lutte globale contre la désinformation », avec des « mesures concrètes » pour améliorer le flux d’informations jugées « correctes » [47]. Traduction : il faut s’attendre à encore plus de censure et de propagande pour imposer une opinion unique, et à toujours moins de liberté de débat dans la quête honnête de la vérité.

Que peut-on faire ?

Mis à l’agenda en novembre 2020 [48], le Traité International Pandémie 2024 suit, depuis lors, paisiblement son cours, sans faire beaucoup de vagues. Les inévitables sessions de votes aux différents parlements supranationaux,[49][50][51], réglées comme du papier à musique, sont censé donner une légitimé démocratique au processus, alors qu’en réalité le public ignore l’essentiel de ce qui est en train de se décider en son nom.

C’est au cours de la 77ème assemblée de l’OMS [52], mi-2024, que l’adoption du traité est d’ores et déjà prévue. Comment, d’ici-là, lui donner toute l’importance qu’il mérite ? Comment éviter de laisser les décideurs politiques et les prétendus experts prendre les décisions pour la santé publique sans le consentement de la population ? La mobilisation citoyenne semble la seule réponse. Et, pour commencer, informer la population de ce qui est en train de se préparer dans son dos et le faisant savoir.

 

Par Nicolas Mertens, journaliste citoyen pour BAM!


[1] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/03/30/pandemic-treaty-op-ed/

[2] https://factuel.afp.com/doc.afp.com.326A6DR

[3] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[4] https://apps.who.int/gb/bd/PDF/bd47/FR/constitution-fr.pdf?ua=1

[5] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[6] https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-law-medicine-and-ethics/article/abs/world-health-organization-in-global-health-law/C431FFA32A8ED8CE531923CCE23E30FB

[7] https://www.who.int/fctc/text_download/fr/

[8] https://apps.who.int/gb/archive/pdf_files/WHA56/ea56id2.pdf

[9] https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/339920/WHO-2019-nCoV-clinical-2021.1-fre.pdf

[10] https://www.info-coronavirus.be/fr/faq/

[11] https://www.belgium.be/fr/search?keywords=covid

[12] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/03/30/pandemic-treaty-op-ed/

[13] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[14] https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/06/covid-19-un-vaccin-en-phase-de-test-sur-lhomme

[15] https://amp.france24.com/fr/éco-tech/20201118-l-arn-messager-la-technologie-innovante-derrière-les-vaccins-de-pfizer-et-moderna-contre-le-covid-19

[16] https://mdpi-res.com/d_attachment/cimb/cimb-44-00073/article_deploy/cimb-44-00073.pdf

[17] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/covid-19-research-and-vaccines/

[18] https://www.info-coronavirus.be/fr/dépistage/https://www.info-coronavirus.be/fr/dépistage/

[19] https://www.belgium.be/fr/actualites/2021/le_comite_de_concertation_baisse_lage_dobligation_de_port_du_masque_limite_les

[20] https://open-debat-ouvert.be/fr/wintermanifest-manifestedhiver/

[21] https://www.medpagetoday.com/infectiousdisease/covid19/90552

[22] http://videos.senat.fr/video.2786332_62026c8c1acf9.mi-adequation-du-passe-vaccinal-evolution-de-l-epidemie-de-covid-19---audition-d-alice-desbiolles-m

[23] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[24] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[25] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement/coronavirus-les-degats-psychologiques-de-lepidemie_4197009.html

[26] https://www.lalibre.be/planete/sante/2020/10/20/on-commence-maintenant-a-voir-les-degats-psychologiques-de-la-crise-sanitaire-pas-seulement-chez-les-personnes-fragilisees-et-vulnerables-TV7FMBVZJNBD3K5KRZ45KHSTWY/

[27] https://www.hrw.org/fr/news/2020/04/09/limpact-devastateur-du-covid-19-sur-les-enfants

[28] https://www.rtl.be/info/monde/international/les-enfants-victimes-des-degats-collateraux-du-covid-19-l-unicef-tire-la-sonnette-d-alarme-1218364.aspx

[29] https://www.vie-publique.fr/en-bref/278115-covid-19-incidences-de-la-pandemie-sur-les-jeunes

[30] https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/education-et-covid-19-les-repercussions-a-long-terme-de-la-fermeture-des-ecoles-7ab43642/

[31] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-le-mal-etre-des-adolescentes-un-fleau-qui-progresse_4913749.html

[32] https://www.20minutes.fr/sante/3174483-20211117-coronavirus-pourquoi-sante-mentale-jeunes-degradee-crise-sanitaire

[33] https://trends.levif.be/economie/banque-et-finance/penser-que-les-degats-economiques-de-la-crise-du-covid-sont-relativement-limites-est-une-erreur/article-opinion-1517723.html

[34] https://www.franceculture.fr/economie/covid19-et-aerien-une-crise-sans-precedent-qui-laissera-des-traces

[35] https://www.rtbf.be/article/coronavirus-les-degats-economiques-plus-importants-en-belgique-qu-aux-pays-bas-lors-de-la-1ere-vague-10606429

[36] https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-cae-2020-point-de-vue-defaillance-entreprises-covid-19-decembre.pdf

[37] https://www.challenges.fr/entreprise/voici-le-top-10-des-faillites-liees-a-la-crise-du-covid_735216

[38] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-degats-sur-le-chomage-sur-lemploi-sur-les-faillites-sont-considerables-affirme-bruno-le-maire_3984661.html

[39] https://www.lesoir.be/343590/article/2020-12-14/les-faillites-seront-nombreuses-dans-lapres-covid-previennent-des-economistes

[40] https://www.letemps.ch/opinions/dangers-dune-societe-divisee-face-sortie-crise

[41] https://ocam.belgium.be/20-mois-de-crise-du-coronavirus-engendrent-une-opposition-aux-mesures-sanitaires-davantage-de-polarisation-et-de-menaces/

[42] https://www.lesoir.be/406999/article/2021-11-17/coronavirus-va-vers-une-polarisation-entre-les-vaccines-et-les-non-vaccines

[43] https://www.rtbf.be/article/surete-de-letat-la-crise-du-coronavirus-mene-a-la-polarisation-de-la-societe-amplifiee-par-des-campagnes-de-desinformation-10873071

[44] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[45] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/pandemic-treaty/

[46] https://www.consilium.europa.eu/en/policies/coronavirus/fighting-disinformation/

[47] https://apps.who.int/gb/wgpr/pdf_files/wgpr5/A_WGPR5_2-en.pdf

[48] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2020/11/22/g20-summit-g20-leaders-united-to-address-major-global-pandemic-and-economic-challenges/

[49] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/02/19/g7-february-leaders-statement/

[50] https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/05/20/eu-supports-start-of-who-process-for-establishment-of-pandemic-treaty-council-decision/

[51] https://www.who.int/news/item/01-12-2021-world-health-assembly-agrees-to-launch-process-to-develop-historic-global-accord-on-pandemic-prevention-preparedness-and-response

[52] https://www.who.int/news/item/01-12-2021-world-health-assembly-agrees-to-launch-process-to-develop-historic-global-accord-on-pandemic-prevention-preparedness-and-response

Source photo :
Image recadrée à partir de l'image originale de GPA Photo Archive sur flickr, CC BY 2.0