Le serpent de la RTBF se mord la queue…

Les tribunes
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Outre le fait que la RTBF fasse de la concurrence déloyale en recevant à la fois des subsides publics tout en lui permettant de vendre de la pub au travers de sa régie RMB. L’ex INR n’est pas à l’abri de reproches concernant les salaires des dirigeants, la censure de ses propres humoristes et une forme de totalitarisme social… Reyers, ton univers impitoyaaaaaaable.

Le service public nous appartient

En matière de médias, on peut cogner plus durement sur les médias sponsorisés dont la RTBF. Entièrement à charge du contribuable. En plus, une régie, RMB, détenue à quasi 90 % par la RTBF qui fait plus de 100 millions de chiffres d’affaires net avec 85 personnes actives. C’est déjà clairement un cas de concurrence déloyale face aux privés. Mais visiblement tout le monde s’en fout. Outre les médias de la maison, on ajoute dans le portefeuille des entités privées la gestion des pubs pour LN24, BeTv, Nrj, … Une autre aberration.

Je by-pass le sacro-saint débat sur la collusion des messages de nos huiles sans aucune réflexion, mise en perspective, recherche, mise en doute,… Nous avons tous acquis l’intime conviction que c’est un fait évident et quotidiennement accompli. La RTBF roule pour le pouvoir.

La grande maison s’auto-censure

En une semaine, ce sont deux chroniqueurs humoristes qui se sont fait censurer sur les réseaux « soucieux » après leur passages sur antenne. D’une part PE, humoriste qui fait beaucoup rire sur l’actualité du Codeco à titre d’exemple. Ce garçon a 231.000 followers sur sa page Facebook. Il a plus d’audience sur les réseaux que le média TiPik où il œuvre. Une chronique plutôt drôle sur Elio di Rupo et surtout ses discours hallucinants aux Fêtes de Wallonie. Il s’est moqué des actes pas du physique. Tout en imitant le montois de manière assez réussie.

Le québécois Dan Gagnon, lui aussi censuré pour une chronique acerbe sur son propre employeur sur la tenue de la Coupe du Monde au Qatar et la diffusion par le service public. Bim, pour ne pas dire BAM!, lui aussi réduit au silence à posteriori. Alors que sa chronique avait été louée en studio par le producteur de l’émission. Il a depuis été viré.

Par contre, la virulente chronique de l’excellent Thomas Gunzig qui rhabille Elio le prince de Wallonie pour l’hiver n’a fait l’objet d’aucune remarque. On peut se demander si être chroniqueur sur la Première n’est pas plus confortable et protégé que sur TiPik. Le snobisme intellectuel a sans doute raison de la susceptibilité politique. Le bodyguard Jean-Paul Philippot sait qu’en attaquant Gunzig. Il s’attaque à du lourd.

Le baron du service public : Jean-Paul Philippot

La même semaine que le double guillotinage médiatique des chroniqueurs, l’ami Philippot a forcé de manière usurpante un droit de grève pourtant démocratique, il a récemment perdu une action en justice contre une lanceuse d’alerte, Christine Strumont, qui révélait ses gains outranciers. Il perçoit plus d’émoluments que le président des Etats Unis. Il en était parfaitement au courant. Il a juste fait un léger : « Oups. Pardon ». Ce fût à peu près tout. Il continue à toucher ses rentes mensuelles.

Le gardien du temple journalistique est aussi houspillé

Interpellé il y a peu par Transparencia, Jean-Pierre Jacqmin n’a pas donné suite à ce scud médiatique.

« Pourquoi le journaliste RTBF Info responsable des infos est payé autant que le ministre-président de la fédération Wallonie-Bruxelles qui le subsidie ? Pour être certain qu'il servira fidèlement les intérêts des ministres et des partis au pouvoir ? En début de carrière, chaque journaliste RTBF est un jour confronté au mécontentement de Jean-Pierre Jacqmin, quand des articles déplaisent trop souvent aux dirigeants au pouvoir. Jean-Pierre "BRITA" et ses adjoints relisent/filtrent et après quelques mois, le journaliste "formaté" RTBF a compris la leçon : il sait d'avance ce qu'il doit taire au public. Ne jamais trop parler des fonctionnaires lanceurs d'alerte qui veulent informer le public des dysfonctionnements du service public politisé. Grâce à cet auxiliaire journaliste, payé comme un ministre, il n'est même plus nécessaire pour un politique de se plaindre d'un article, ils sont déjà si lissés par JPJ que tout glisse. » Sources : Transparencia et rapport annuel RTBF pg 139 à 14.

La presse a un droit de vie et de mort médiatique

On se souvient tous de l’attentat médiatique visant Carl de Moncharline dans une plaidoirie full charges lors d’une émission délétère survendue par François de Brigode dans trois journaux télévisés. Du jamais vu. Carl n’ayant après été ennuyé pour rien juridiquement. Sans que Justine Katz, la cheffe d’orchestre, ne présente l’ombre d’une excuse.

Que dire du carnage médiatique sur l’excellent documentaire de Bernard Crutzen… La population belge n’en peut plus de ce totalitarisme journalistique du pouvoir belge. Un solide problème de gouvernance règne dans les bâtiments Reyers. Que dire du conseil d’administration dans lequel aucun représentant politique n’a de réelles compétences médiatiques. Les Engagés y ont poussé Joëlle Milquet et PTB y a mis Vincent Engel, non membre du parti, professeur de littérature française contemporaine…

Il faut que cela cesse…

Pietje Schramouille


 Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM!

Sources

 Source photo : 

Image originale de besjunior sur stock.adobe.com (image redimensionnée)