Du pain et des jeux

Les tribunes
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Être politicien, c’est souvent agir comme un magicien. Distraire l’attention pour faire leur truc. Depuis quasiment trois ans, ils sont passés maîtres dans l’art de laisser planer la peur, le doute et la division pour mieux maîtriser une forme à peine déguisée de totalitarisme.

Panem et circenses

L’histoire est un éternel recommencement. Revenir à l’ancestral mouvement de l’empire romain du pain et des jeux. Aujourd’hui, cette expression est employée pour signifier la relation qui peut s'établir entre une population qui se laisse aller, se contente de se nourrir et de se divertir sans se soucier d'enjeux plus exigeants ni du destin collectif, et un pouvoir qui exploite cette tendance par la promotion de programmes court-termistes.

Nous sommes en plein dedans depuis la crise covid. On a laissé se jouer des rencontres de foot devant des stades vides et rouler des Formule 1 sur des circuits sans spectateurs. Il fallait maintenir l’esprit du peuple. Protéger les outils financièrement pendant que les arts mouraient.

Du grand n’importe quoi

Il ne faut pas être Bachelor en bon sens pour capter que le sport est régi par et pour le pognon et surtout pour blanchir l’argent. D’oligarques proches du Vlad. Mais aussi des grands magnats de la presse et les grandes sociétés de paris.

On change les 4 pneus d’une formule 1 en 2 secondes. Des pneus qui ne feront que 10 tours. Après cela vole aux poubelles. Alors que nous, si on nous change nos quatre boudins en moins d’une heure, nous sommes ravis. Nous allons parcourir 40.000 milles bornes en bon père de famille. Tranquille. Donc la dichotomie est abyssale.

La galactique du Paris Saint Germain est aussi honteuse. Quand ils vont jouer à Nantes (400 km), ils y vont en jet privé. Lors d’une conférence de presse, un journaliste leur demande s’ils ne pouvaient pas participer à l’effort collectif contre la pollution. Cet espèce d’abruti de Mpappé glousse de rire et son entraîneur suggère d’y aller en char à voile la fois prochaine. Un total mépris.

Que dire du délire total de l’organisation de la prochaine Coupe du Monde au Qatar. En plein hiver chez nous et full sun là-bas. Des stades climatisés. La bière à 17 euros et des règles tellement strictes qu’il faut quasi des uniformes de prisonniers pour y aller. On croyait avoir tout vu quand il est annoncé que les Jeux d’Hiver asiatique auront lieu en Arabie Saoudite. Il y a des montagnes mais franchement c’est un choix qui pue la négociation.

Arrêtez le manège, je veux descendre de ce monde.

Le cirque est aussi politique

Comme dans tout bon spectacle circassien, il y a toujours un clown. Destiné à faire rire et à meubler pendant les transitions. Le tout dans un esprit caricatural. On sait qu’il va prendre un pied au cul. Il prend un pied. Et le public rit. Mais les clowns dans Gotham City, c’est aussi Joker. Celui qui fait nettement moins rire les enfants.

Notre Bozo le vrai clown dans le paysage politique belge, c’est Mat’cheu de Wavre. Dans la famille Michel, on est clown de père en fils. Pas d’autres choix. La destinée est tracée préalablement. Le père Louis était plutôt le clown blanc. Casse-burnes, donneur de leçons, monopolisateur du savoir et de la vérité. Bref, un emmerdeur.

Comme les deux gamins n’ont pas été gâtés intellectuellement à la naissance, ils sont dans la famille des Auguste. Le clown con, niais et surtout maladroit. D’abord “Farles” est monté sur la piste. Nommé ministre à 23 ans l’insu de son plein gré, il est parti jouer Monsieur Loyal dans le grand cirque européen. Là, il montre que la greffe de l’anglais ne prend pas, mais aussi qu’il excelle en goujaterie avec la meneuse de revue : Ursula.

Et puis arrive dans la vague du népotisme un garçon à l’énorme potentiel comique : “Mat’cheu”. Il est promis à un bel avenir. Il nous a fait une soupe dans la langue de Vondel lors de la présentation devant ses pairs. Il vient encore tout récemment de faire un éclat en déclarant qu’un ministre gagnait plus ou moins 14.000 €/mois tout en précisant : « net ». A un moment où tout le monde se demande comment finir la fin du mois, lui, il y va sans ambages. Depuis, son parti l’envoie à tous les débats pour le cramer définitivement.

On siffle la fin de la récréation

Du temps de Jules. César évidemment. Il décidait d’un mouvement du pouce du droit de vie ou de mort des gladiateurs dans l’arène. On devrait avoir ce même droit avec ceux qui sont censés nous représenter. Certains me font honte.

Nous avons le plus beau circuit du monde : Francorchamps. Nous nous battons pour que cette date soit inscrite au calendrier. Cette connerie coûte 12 millions de déficit par an. On nous présente cela comme un pôle d’attraction touristique. Tomorrowland et les autres festivals font venir du monde entier des milliers de fans. Sans aucune aide ni subsides.

L’objectif de tout politicien wallon, c’est de remettre une coupe sur le podium de la Formule 1 pour être vu partout dans le monde. Pour se toucher la nouille pendant 6 jours. À nos frais. Nouveaux costumes et coiffeur compris. “Mat’cheu” Michel lobbye déjà pour y être l’année prochaine. Mais avant cela, il devra démonter tous les échafaudages du palais de justice juste avec un tournevis.

Allez, Mesdames, Messieurs, la parade finale de notre spectacle. Alexanderrrrrrrrr et ses caniches. Frankenstein Vandenbroecke et ses seringuettes, … Tatatataratataaaaa !!

 

Par Pietje Schramouille


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Image recadrée à partir de l'image originale de funarts33 sur AdobeStock