Coronavirus: la Belgique va jeter près d’un demi-million de doses de vaccin

Santé
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L'heure des comptes COVID arrive : 300 millions € de gâchis, soit autant de lits et personnel soignant. Alors que les médias nous annonçaient il y a quelques semaines la destructions de plusieurs stocks stratégiques de matériel COVID pour une valeur de près de 100 millions d'euros, Voici maintenant la destruction d' 1,3 millions de doses de vaccins à 20 €/dose = 26 million d’euros,... Et ce n'est pas fini, car après cela, la Belgique comptera encore 9 millions de doses à écouler, soit pour une valeur de près de 180 millions d'euros.

"436.800 doses d’AstraZeneca seront périmées le 31 mai et vont devoir être jetées. Une première en Belgique. Un gâchis ? Les autorités sanitaires assurent qu’elles n’auraient pas pu faire autrement pour assurer un stock indispensable. En juillet, ce sont près de 800.000 vaccins Moderna qui seront concernés et 90.000 de Pfizer."

"Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, la Belgique va devoir jeter un important lot de vaccins contre le coronavirus. Comme le confirme la task force vaccination au Soir, 436.800 doses d’AstraZeneca atteindront la fin de leur durée de validité le 31 mai. En juillet, il faudra plus que probablement liquider 90.000 doses de Pfizer et 790.000 doses de Moderna. Fin août, 422.000 doses de Novavax devraient également atteindre leur date de péremption. Cela représente plus d’1,7 million de doses qui ne seront jamais administrées. Jusqu’ici, on estimait le taux de perte à 0,005 %."

"Un grand gâchis ? Les autorités sanitaires dont on peut saluer la volonté de transparence s’en défendent et ne manquent pas d’arguments. A commencer par celui de la comparaison avec les voisins. Le mois dernier, la France a aussi dû jeter 3,6 millions de doses d’AstraZeneca. Il ne s’agit donc pas d’une particularité belge. Fin mars, une enquête publiée dans le journal Le Monde avait, par ailleurs, mis en lumière que le Nigeria se transformait en poubelle à vaccins périmés venus de toute la planète."

"Un stock stratégique"

"On savait depuis le départ que, selon la marque, les vaccins autorisés en Europe pourraient être conservés entre six et douze mois maximum. Bien plus de doses que nécessaires avaient été commandées dans la volonté assumée de diversifier les sources d’approvisionnement pour ne pas se retrouver dépendant d’un seul fournisseur. Vu le ralentissement de la campagne de vaccination, il est donc logique qu’un stock se soit rapidement formé."

"Une grande partie de ce stock (environ 9 millions de doses) est volontairement conservée car les autorités sanitaires veulent être en capacité de vacciner à nouveau l’intégralité de la population si l’épidémie devait reprendre de la vigueur, par exemple à l’automne ou l’hiver prochain. Mais si le virus ne revient pas, ce stock devra probablement être renouvelé à un moment donné. « Disposer d’un stock qui permet de couvrir la vaccination de l’ensemble des citoyens belges avec au moins une dose n’est pas un luxe », insiste la task force vaccination. « Ce stock stratégique doit tenir compte des dates de péremption pour ne pas se retrouver dans la situation que l’on a pu connaître avec les masques. » A moins d’une nouvelle vague sévère, il faudra donc encore jeter encore pas mal de doses dans les prochains mois ou en 2023."

"Des livraisons reportées à l’automne"

"La Commission européenne et les Etats ont toutefois réussi à négocier un avenant au contrat conclu avec BioNTech et Pfizer afin de limiter les pertes. Concrètement, il s’agit de reporter les livraisons prévues pour juin, juillet et août à l’automne voire l’hiver. Histoire de ne pas accumuler des stocks dans lesquels on ne puisera pas tout de suite, mais d’en disposer lorsque, le cas échéant, de nouvelles doses de rappel seront recommandées. En annonçant sa signature, le 13 mai dernier, la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, s’était félicitée de cette souplesse, « qui répond aux préoccupations légitimes des Vingt-Sept concernant l’adéquation entre l’offre et la demande, tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement en vaccins en cas de besoin plus tard dans l’année ». Et d’annoncer son intention de finaliser « de nouveaux accords de ce type dans un avenir proche », les discussions sont notamment en cours avec Moderna."

"A charge ensuite, pour chaque pays européen, de négocier, en bilatérale, avec les producteurs de vaccins, pour sa déclinaison du contrat. Ce que les autorités sanitaires belges se sont employées à faire, en toute discrétion, ces dernières semaines. Avec, à la clé, un accord qui vient d’être conclu avec Pfizer, principale source d’approvisionnement de la Belgique. Il prévoit que les livraisons seront suspendues durant tout l’été. Aucune dose de Pfizer ne viendra donc gonfler le stock belge en juin, juillet et août. A partir de septembre, la commande belge, qui s’élève à environ 23 millions de doses, reprendra son cours. Un peu moins de 3,5 millions de doses arriveront en septembre, trois millions en octobre et un peu plus d’un million en novembre. La dernière livraison de 2022 tombera sous les 400.000 doses. Comme prévu au niveau européen, la Belgique disposera à la rentrée de doses adaptées au variant omicron, si celles-ci sont validées par l’EMA (Agence européenne des médicaments)."

"Covax ne manque plus de vaccins"

"Jeter les doses périmées n’est toutefois pas une fatalité. Tous les pays riches, dont la Belgique, avaient indiqué dès le départ qu’ils mettraient leurs doses excédentaires à disposition des pays pauvres. Pendant quelques mois, et malgré des critiques sur son fonctionnement, le mécanisme de solidarité international Covax a ainsi permis à la Belgique d’écouler 13 des 28,5 millions de doses reçues jusqu’ici."

"Le souci est que Covax n’a pour l’heure plus besoin de vaccins. « Covax dispose désormais de suffisamment de doses pour couvrir la demande », confirme un porte-parole de Gavi, l’alliance du vaccin, gestionnaire du système. Dans l’immédiat, la priorité est de « convertir des vaccins en vaccinations » et de doper les taux de couverture dans les pays les plus fragiles – 18 Etats n’ont toujours pas atteint les 10 %, ils étaient encore 34 en janvier. Pour écouler leur stock à l’étranger, les autorités belges sont donc contraintes de discuter directement avec les rares pays qui pourraient encore être intéressés."


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