La démarche blanche

Les tribunes
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Déçus et lassés par les partis traditionnels, effrayés par les partis extrémistes, un nombre croissant de citoyens éprouve les plus grandes difficultés à se rendre aux urnes.
Pietje Schramouille vous propose dans sa carte blanche une solution pour vous éviter de virer rouge, brun ou transparent.

L’Académie du célèbre dictionnaire Larousse vient d’acter un changement de définition dont nous, belges et plus précisément wallons, pourrons être fiers dans la prochaine édition. L’expression République Bananière devient République Wallonière.

Pour rappel, République Bananière signifie pays ou région qui, sous les apparences d'une république, est régi par des intérêts privés. Bardaf, on est en plein dedans. Le Parlement Wallon est installé à Namur, la ville la plus janséniste belge dans un bâtiment que l’on surnomme l’Elysette. Histoire de remettre une couche dans le complexe belge vs la France.

C’est hallucinant de découvrir quotidiennement les casseroles d’une mauvaise gouvernance honteuse pour laquelle les « politichiants » ont tendance à répondre : « On a toujours fait ainsi !!! ». Une gabegie qui mériterait de les promener nus sur une poutre couverts de goudron et de plumes. Cela mettrait de l’animation dans la cité la plus triste et austère du monde.

La Wallonie, c’est l’élève au bout de la classe couvert d’un bonnet d’âne avec 20 milliards de dettes qui continue à vivre la grande vie comme un rentier. On construit des gares à Mons comme des châteaux. C’est la 16ème gare belge en termes de fréquentation. Dans le même temps, embarquer dans un train à Ottignies est un parcours du combattant.

Nos dirigeants gagnent le Win for the rest of their Life. Leurs émoluments sont scandaleux. La gestion des budgets est désastreuse. Les appels d’offres pipés. Le tout dans un sentiment d’impunité écoeurant. Le peuple meurt et l’oligarchie politique se gave. Aucune leçon n’est tirée des erreurs. On répète. On re-pète les mêmes scandales. Toujours avec ce même slogan : « On a toujours fait ainsi !!! ».

Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un politique se faire emprisonner longtemps pour des évidents faits de malveillance, de détournements ou de vol ostensible. Les doux temples maçonniques dans lesquels se mêlent la magistrature, le politique, les affaires, la presse et les entreprises lisseraient tout cela dans un joli stoemp de compromissions.

Le fameux 3ème pouvoir

La presse subsidiée se gausse de temps en temps dans un élan de scoop qui est davantage un putaclic.  Ce néologisme qualifie un article ou une vidéo dont le titre, l'image principale ou le résumé est exagéré délibérément afin d'attirer davantage de lecteurs ou de spectateurs. Ils doivent faire des audiences pour attirer les budgets publicitaires. Sans pour autant garantir les véracité car la presse peut se permettre de romancer ses propos sans incidence. La presse alternative dans le même temps est censurée pour excès de vérité.

Aux prochaines élections, on peut espérer voir monter les votes vers le PTB. Ce parti qui se laisse appeler communiste va rassembler non pas des voix de conviction mais bien des voix de contestation. Il faut être franc. Confier les clefs de notre chancre économique à la bande à Raoul n’augure aucune perspective d’un monde équilibré.

Chez mes amis de BAM!, la majorité du groupe est composée d’indépendants/entrepreneurs. Cette tranche de 1,2 millions de la population s’est fait massacrer lors du Covid. Voir un pays dirigé de manière aussi laxiste ne nous rassure pas. Être politicien ne devrait pas être un métier mais un sacerdoce. Nos dirigeants et les employés sont trop protégés, trop payés, insuffisamment avant-gardistes, intuitifs et courageux. Ils vous répondront tous en choeur : « On a toujours fait ainsi !!! ».

Voter plus blanc que blanc

Dans l’ombre noire de cette perspective glauque s’ouvre une lumière blanche qui s’appelle le parti Blanco (https://blanco2024.be/fr/). Cela permet de voter pour un siège vide. Le why de ce mouvement, c’est :

«Nous sommes persuadés que jamais, les partis traditionnels ne proposeront volontairement d’accorder une représentation à ces centaines de milliers de votes contestataires. Ce serait synonyme de perte potentielle de sièges et de revenus pour leur propre parti.
Afin qu’ils soient représentés, Parti Blanco souhaite que les électeurs aient la possibilité de voter pour un siège vide à la Chambre.
Cela implique une modification de la Constitution afin de pouvoir ajouter ce choix sur les bulletins de vote, à côté des partis se présentant de manière traditionnelle et du vote blanc.
Afin de pouvoir amener cette proposition de changement de la Constitution, Parti Blanco proposera, en mai 2024, des listes de candidats dans chacune des 11 circonscriptions électorales du pays.
Ces candidats, une fois élus, auront deux rôles :

  1. Être présents à la Chambre et s’abstenir lors de tout vote qui y sera proposé. Ils ne participeront pas aux débats et ne donneront aucun avis, sur quelque matière que ce soit.
  2. Ils travailleront à une proposition de modification de la Constitution et la soumettront au vote des représentants.

Une fois cette proposition de représentativité obtenue et votée par le Parlement, Blanco perdra sa raison d’être. Il sera dissous et le solde des caisses du parti sera reversé à diverses œuvres caritatives.
Le seul vote positif qu’exprimeront nos représentants sera en faveur de notre propre proposition.

On sait que ce n’est pas la solution finale. C’est une forme de révolution de velours. Douce. On pourrait changer la litanie qui deviendrait : « On avait jamais fait ainsi ». Autre point d’accordance, le nombre de non-votants et d’abstentionnistes équivaut à 20 % de la population. Ce n’est pas rien. J’ai la naïveté de croire que les entrepreneurs sont dans cette vague-là.

Pietje Schramouille


Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles de BAM!

Chapô et illustration de BAM!