Il est où le père Nahel ?

Expiré
Les tribunes
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Un seul geste fou d’un gardien de la paix suffit à ce que la France s’enflamme. Au lieu de calmer le jeu, la Macronie tombe dans la surenchère pour creuser encore plus le fossé abyssal qui sépare le peuple et les dirigeants. A l’instar de Stromae, Pietje Schramouille se pose la question : « Il est où le père Nahel ». Père manquant = fils manqué. Le tout dans un climat de brouillard d’insertions ethniques.

Paris brûle-t-il ?

Les jeunes pillent les Lidl pour voler du… shampooing. C’est quoi le lien ? Un jeune est abattu par un policier qui n’était pas, vidéo à l’appui, dans un cas de légitime défense. Il est indéniable que c’est une bavure policière. Une erreur humaine.

Maintenant, l’opinion publique se divise en deux clans : les morts aux flics et ceux qui se demandent ce qu’un jeune foutait dans une bagnole dingue, sans permis et dans un état d’esprit de trompe-la-mort. Les avis sont tranchés alors que la vérité est certainement au milieu.

Nahel n’est qu’un prétexte.

D’abord, cela se passe à Nanterre à Paris. Dans le quartier de la Défense. Un quartier de bureau qui se vide le soir et le week-end. Un peu comme notre quartier près de la Gare du Nord à Bruxelles. Un quartier glauque et dangereux la nuit et le week-end. Un mort par mois de mort violente. Aucun média n’en parle. La place Bolivar n’a qu’un usage notoire. Servir de lieu de rendez-vous pour les manifs.

La mort de Nahel, et surtout son exposition sur les réseaux sociaux, est l’allumette dans la sapinière. Une manière pour les jeunes, même trop jeunes, de laisser exploser leur révolte d’un monde où ils ont du mal à se construire. Les cités sont des prisons à ciel ouvert contrôlées par la pègre. La drogue est la principale source de revenus pour les jeunes. Ce sont des zones de non-droit dont la police a perdu tout contrôle.

Un jeune de 17 ans qui s’expose avec des signes extérieurs de richesse, cela pue le fric illégal. Pourquoi dés lors, un Kylian Mbappé ou Omar Sy s’expriment-ils en prenant la défense de cet « adulescent ». Ils ne se sont pas exprimés durant le Covid. Pourtant les jeunes étaient aussi malmenés.  

Macron depuis sa tour «de rien n’y voir» reste dans sa stratégie de totalitarisme sans aucun dialogue. Il répond à la violence par de la violence. Le gouvernement veut couper les liens des réseaux des jeunes. L’insupportable Dupont-Moretti s’exprime comme un tribun en écumant sa rage.

La deadline pour le feu qui monte, c’est évidemment ce satané 14 juillet. Pas de raisons d’annuler les concerts de Mylène Farmer en pleine manifestation pour maintenir la fête nationale. Ce serait trop dangereux. A l’heure où je vous écris, c’est toute la France qui brûle toutes les nuits.

Une fois de plus, c’est la classe moyenne des commerçants qui morfle. Juste parce qu’ils sont là où il ne faut pas. Que les jeunes attaquent l’impérialisme d’Apple, c’est compréhensible sans être acceptable. Mais piller une boulangerie… Pourquoi aussi des mouvements à Bruxelles ? Par solidarité de la pègre ou contre l’ordre ?

Il est où le père Nahel ?

L’attitude des mères est respectable. On a vu des femmes avec des stupides brosses de rue chasser les jeunes. On voit les femmes qui sont au front pour essayer de les protéger. La maman de Nahel a une attitude surprenante. On apprend dans la chronique d’Anne-Cécile Mailfert sur France Inter[1] que c’est un maman solo qui gère Nahel.
Les pères des terroristes brillent souvent par leur absence. Les combats contre le Covid étaient aussi menés par les femmes. Les Mamans Louves existent. Les mamans avaient tenté de défendre leurs poussins lors de la Boum. Les images de Virginie Van Lierde aspergée par du gaz lacrymogène tournent encore dans nos têtes.

Certes, l’état via les écoles a un rôle essentiel à jouer mais il est toutefois évident que l’éducation parfois brute, c’est à la maison que cela se passe. Les casseurs, c’est une minorité. Il est temps que les papas ours prennent leurs places dans l’éducation de leur oursons.

Les réseaux sociaux = responsables ?

Rien n’aurait commencé sans que des citoyens ne filment la scène. C’est un fait. Sans cela, les instances policières auraient pu balayer d’un revers de la main ce fait anecdotique. C’est une bonne chose. Que l’avocat du policier vienne propager le pardon du policier tout en arguant qu’il n’a fait que son métier, c’est rajouter de l’huile sur le feu.

Noir ou blanc. Il n’y a pas de nuance. Les médias « subsidiés » fustigent les jeunes comme ils le font depuis des mois. Certains condamnent un diable qui n’avait rien à faire d’autre que d’obtempérer. D’autres mettent en avant un jeune ange.

Les jeunes créent le chaos. De manière anonyme dans des tenues véhiculant des valeurs libérales comme The North Face, Lacoste, Nike, New Balance, … Nahel conduisait une Mercedes pas une Dacia. Ils ont tenté d’ouvrir la prison de Fresnes pour libérer 2.000 détenus. Ils n’existent pas de révolution sans pillage. Mais pourquoi ? Pour que le chaos ouvre des vannes célestes aux zones de non-droit.

Sacré Manu

Pour Macron, nous sommes un an avant les Jeux Olympiques. Tout cela ne fait pas très chic. Il bombe le torse dans un esprit très « France Great Again ». Les Jeux, c’est une grande fête du sport.  Ce n’est pas l’ordre qui faut ré-instaurer, Manu, c’est la paix. Ta France n’attend que cela…

Pour trinquer le vendredi 14 juillet à la Liberté, l’Egalité et aussi surtout à la Fraternité… En fait, Manu ! C’est la bonne occasion pour redevenir un président humain. Que la fête soit comme la dernière image d’une aventure d’Astérix.

Car en filigrane, tes jeux, Manu. Ils ne seront pas populaires. Les SDF seront rejetés de Paris. Les étudiants expédiés hors de leurs kots (en belge). Les logements seront à des tarifs astronomiques. Les places dans les tribunes sont impayables. L’alcool y sera interdit alors que le frouze moyen dans l’esprit du monde entier, c’est un mec avec une baguette, un béret et un ballon de rouge.

Sacré Manu. Tu comprendras, un jour, plus tard. Quand tu seras grand…

Pietje Schramouille


Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles de BAM!

Source photo : Justinas sur Adobe Stock

[1] Chronique sur France Inter

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