Ursula von der Leyen : le visage du virage de l'Europe

Les tribunes
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Depuis qu'elle a été nommée à Bruxelles, la Présidente de la Commission européenne continue sans relâche son travail de sape des "valeurs européennes", de la discrimination des 100 millions d'Européens qui ont choisi de ne pas se faire vacciner à la confrontation avec nostre principal fournisseur d'énergie. Voici la chronique de Philippe, esquissée lors de la Fête de BAM! le 18 juin dernier, où il habille Ursula von der Leyen pour au moins deux hivers. Tant mieux, parce que la pénurie de gaz pointe son nez.

J’ai de plus en plus de mal à m’enthousiasmer pour l’Europe. Monsieur Macron qui n’a de cesse de nous vendre l’Europe comme le seul élan moderniste qui soit … est pourtant à la peine dans les votes chez les plus jeunes.

Jeune adulte dans les années 80 et 90, j’étais pourtant assez supporter de cette Europe en devenir, de l’idée d’appartenir à une large communauté de citoyens « post guerre froide » plutôt qu’à cette Belgique empêtrée dans ses questions communautaires.

L’Europe : de boutiquier à chef de guerre

Chemin faisant, l’Europe qui s’est dessinée est une sorte de grand « market place » où se retrouvent grandes entreprises, lobbyistes, politiciens nationaux exilés ou en pré-retraite. Le constat est sans appel : c’est l’Europe des marchands voraces et non des hommes politiques éclairés, celle du glyphosate, des traités de libre-échange, de l’illisible politique agricole, … jamais celle des citoyens qui désespèrent.

Et puis vint le covid … et la créature muta. Elle est passée de cet indicible magma technocratique et affairiste à un visage omniprésent : celui  de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Cette femme élégante, accusée de corruption dans son pays dans le cadre de marchés d’armement lorsqu’elle était ministre de la défense, nous a servi une toute autre soupe.

Celle de vaccins négociés en toute opacité pour des montants astronomiques, de prises de position autoritaires pour l’obligation vaccinale, d’un passeport vaccinal, du futur portefeuille numérique, et d’un curieux plan de relance sur les deniers des contribuables. Et récemment, Mme von der Leyen s’est muée en chef de guerre (et à nouveau marchande d’armes) qui veut à tout prix une victoire ukrainienne contre l’ennemi russe, nous replongeant 30 ans en arrière, en pleine guerre froide.

Des pseudo-valeurs qui en cachent d’autres

Pendant des décennies, on nous a vendu l’austérité budgétaire européenne au nom du « plus jamais cela » et là, Mme von der Leyen et ses ayants droits laissent déraper les sacro-saints critères de convergence budgétaire pour acheter des armes et un aller simple vers la troisième guerre mondiale. Vous admettrez avec moi qu’il y a un changement de logiciel.

Cette politique est celle d’un virage « autoritaire » et d’une prise de pouvoir non démocratique. Que ce soient pour l‘achat de vaccins ou la vente d’armes, Mme von der Leyen et sa clique violent très largement les traités européens. Le Parlement européen ou les parlements nationaux sont contournés ou instrumentalisés.

Le champ décisionnel n’est plus « rationnel » comme en attestent la non-performance du dangereux vaccin ou les sanctions contre la Russie qui vont mener tout droit notre continent à l’abîme économique. On est ici dans l’Europe des « valeurs morales » du camp du bien contre celui du mal : celui des vaccinés contre les complotistes, celui des bons Ukrainiens contre les mauvais Russes. Cela ne vous rappelle rien ? L’axe du mal des néo-conservateurs américains, voyons ! Ces mêmes Américains chéris par notre première dame européenne.

Pourtant, les compétences d’Ursula Von der Leyen sont peu reconnues et inversement proportionnelles à son pouvoir qui semble désormais sans limite … En revanche, son carnet d’adresse : toute la galaxie Mc Kinsey, une proximité « très proche » avec Albert Bourla, patron de Pfizer. Comme qui ? Qui la suit partout ? Ou la précède partout ?  Un certain Emmanuel Macron, dont le carnet d’adresse est autrement plus large. Celui-là même qui est en train de vendre la France à ses « amis » business. Celui-là même qui a montré le même mépris pour la démocratie, la même inclination autoritaire.

Un petit club d’amis « bien pensants »

Bien entendu, Ursula Von der Leyen était membre du conseil d’administration du World Economic Forum de Davos. Lors de l’édition 2022 (elle est sur toutes les photos), celle qui partage les idées de son Président et auteur du Great Reset Klaus Schwab, a pu déployer, lors de différents discours, toute sa rhétorique guerrière et autoritaire. Cette vision binaire du monde est aussi celle des Young Global Leaders du World Economic Forum où vous retrouvez quelques personnalités de choix comme Emmanuel Macron ou Alexander De Croo. Mais aussi, Sanna Marin, Première Ministre de la Finlande qui fait le forcing pour faire rentrer son pays dans l’OTAN, rompant ainsi avec une neutralité qui avait permis un voisinage pacifique avec la Russie, dont la Finlande partage près de 1300 km de frontière. Que ne ferait-on pas pour accentuer sa présence dans le camp du « bien » ?

Ursula Von der Leyen ne serait-elle que le cheval de Troie d’une entreprise plus large de prise de contrôle des « valeurs de l’Europe » qui, elle, n’a rien de moral ?

 

Par Philippe Davister, chroniqueur chez BAM!


Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM!

Source photo :
Image redimensionnée à partir de l'image originale de European Parliament sur flickr, CC BY 2.0