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Censure : Amnesty International se trompe de cible

Quiconque s’interroge ou critique ouvertement les mesures prises par son gouvernement, face à la menace du sars-cov-2, risque la censure ou la sanction. Un rapport [1] récent d’Amnesty International dénonce, à juste titre, le recul de la liberté d’expression dans le monde, fin 2019 et en 2020. Mais il occulte purement et simplement les exactions perpétrées par les États et leurs relais, dès le début de l’année 2021, au nom d’une « nécessaire » vaccination.  Autre élément interpellant : le rapport met en avant l’idée d’une « propagation virale de mésinformation », qui déforcerait la cause vaccinale.

La censure est devenue la norme dans le monde entier, nous dit le rapport d’Amnesty. En Chine, par exemple, des professionnels de santé, des journalistes professionnels et citoyens qui ont tenté de lancer l’alerte sur la situation sanitaire, dès décembre 2019, ont été pris pour cibles. En février 2020, on parle de 5511 enquêtes pénales, pour « invention et diffusion délibérée d’informations erronées et nuisibles ».

Recul de la liberté de manifestation…

L’épidémie de covid (ou plutôt, sa gestion) a entraîné le recul de nombreux droits (y compris celui de manifester), que nous pensions acquis. « Pourtant, en examinant attentivement les années 2019 et 2020, on remarque une constante troublante. Les autorités européennes n’ont pas seulement réprimé les manifestations en 2019. En 2020, elles se sont également servies de la pandémie comme écran de fumée qui leur a permis de prolonger leurs pratiques visant à faire taire la contestation », lit-on dans un article du 29 septembre 2020 [2], rédigé lui aussi pour le compte d’Amnesty.

…et d’expression

L’article et le rapport d’Amnesty s’accordent à reconnaître que l’épidémie de covid s’est traduite in fine par un recul de nos libertés fondamentales, qui s’est « exprimé » notamment par la censure et le musellement des voix critiques. L’un et l’autre ne ciblent toutefois que les exactions commises par les États au commencement de la crise sanitaire.

Qu’en est-il, dès lors, de toutes celles qui ont pu être commises, en 2021, par les gouvernements, au nom de la cause vaccinale ? On relèvera, à titre d’exemple, le cas de Ole Skambraks, suspendu le 22 octobre dernier de son poste au service audiovisuel public allemand (SWR), pour avoir dénoncé, dans une lettre ouverte [3], dix-huit mois de dysfonctionnement médiatique, dans le contexte de la crise sanitaire.

Absence de débat

Amnesty invite, certes, les États à « cesser d’utiliser la pandémie comme excuse pour empêcher la diffusion d’informations, le débat et la surveillance indépendants. » Vu l’absence criante de débat sur des questions-clés liées à l’épidémie, on serait tenté de croire qu’Amnesty dénonce implicitement l’absence de débat sur la pertinence du « vaccin » anticovid. Pas vraiment, en fait, lorsqu’on lit que le 22 septembre dernier, Amnesty International a lancé une action intitulée « Cent jours pour rattraper le retard – Deux milliards de doses maintenant ! ». Le positionnement d’Amnesty est univoque et ne souffre aucun débat.

Cerise sur le gâteau : la « mésinformation » sur les vaccins anticovid

Le rapport d’Amnesty souligne, par ailleurs, la surabondance d’informations, trompeuses ou erronées, qui empêche le citoyen de prendre des décisions avisées pour sa santé « à l’heure où l’on s’efforce au niveau mondial de faire en sorte que les vaccins soient distribués partout dans le monde et disponibles pour tous… ». Contre toute attente, le rapport d’Amnesty explique que les informations qui déferlent sur le net et les réseaux sociaux instillent le doute dans l’esprit du citoyen et provoquent une « réticence à la vaccination ».

Les coups de sape opérés par les thuriféraires de la cause vaccinale, par le biais de la censure et d’une surabondance d’informations anxiogènes sur le covid, n’ont-ils pas retourné l’opinion [4], au contraire, vers une banalisation de cette vaccination tout sauf banale ?

 

Par Sylvie Huygen, journaliste citoyenne à BAM!


[1] https://www.md-universal.eu/images/POL3047512021FRENCH.pdf

[2] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/09/will-our-right-to-protest-ever-be-fully-returned/

[3] https://bam.news/tribune/je-n-en-peux-plus/

[4] https://www.cnews.fr/france/2020-12-03/sondage-61-des-francais-nont-pas-lintention-de-se-faire-vacciner-contre-le

Source Photo :
© Yves-Fonck