L’AFP noie le poisson

Expiré
Bam Detox!
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Après “Ceci n'est pas un complot"[1] en 2021, le réalisateur Bernard Crutzen a sorti en juin 2022 son deuxième documentaire sur la crise Covid : “La loi, la liberté"[2]. Si son premier film avait, à l’époque, fait couler beaucoup d’encre dans les médias, son deuxième film semble n’avoir pas soulevé beaucoup de critiques. Volonté délibérée des médias d’ignorer les voix dissidentes ou manque de faits contestables dans le documentaire ? Quoiqu’il en soit, l’AFP a décidé de “fact-checker” l'intervention du Pr Christophe de Brouwer à propos d’une efficacité négative des vaccins Covid[3].

BAM! Detox*, qui avait déjà signalé le problème[4], analyse point par point les arguments de l’AFP.

De nombreuses approximations ?

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L’AFP fait ici référence à un article paru en février 2021 dans l’Echo[5]. Cet article remettait en question certaines affirmations contenues dans “Ceci n'est pas un complot". Pourtant, de nombreuses affirmations contestées par l'Écho se sont révélées exactes.

Bernard Crutzen avait critiqué les confinements pour leurs effets délétères sur des pans entiers de la société, ce qui est aujourd’hui étayé par de nombreuses études internationales[6].

Il accusait les autorités sanitaires d’avoir négligé toutes les pistes alternatives et de n’avoir misé que sur le seul vaccin pour éradiquer l’épidémie. Or, nous savons aujourd’hui que le vaccin n’empêche pas la transmission[7].

Dans son film, le réalisateur dénonçait aussi des chiffres exagérés. Depuis lors, Sciensano a admis que près de 50% des personnes hospitalisées étiquetées « Covid » ne sont pas admises pour le Covid mais ont simplement été testées positives au Covid.

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Source : covid-19 bulletin épidémiologique hebdomadaire - (3 juin 2022) - page 24

 

Bernard Crutzen avait également abordé le problème des conflits d’intérêts. Le sujet est désormais à l’ordre du jour puisque le Parquet européen enquête sur l’achat de vaccins anti-Covid par l’UE[8].

Les tests PCR sont maintenant abandonnés au profit des tests antigéniques, reconnus pour donner une estimation plus fiable du risque de contamination[9].

Statisticien ?

image14 Dans cet extrait

Curieuse manière de présenter un homme qui est médecin et docteur en sciences de la santé publique (PhD), professeur honoraire de l’Université libre de Bruxelles à l’Ecole de Santé Publique et qui fut également directeur d’un centre de recherche et responsable de filières d’études, ainsi que président (doyen) de l’École de Santé publique[10]

Source : 3 minutes avec Christophe de Brouwer, extraites de "La loi, la liberté"

Anti-vaccin ?

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En reprenant le terme “anti-vaccin”, Monsieur Melot manque évidemment de nuance. Le Pr de Brouwer n’est pas contre les vaccins en général. Il a d'ailleurs par le passé écrit sur le sujet (“Revaccination against hepatitis B virus”[11], …). Il semble plutôt opposé à la stratégie de vaccination généralisée pour le Covid. Il estime, comme un nombre croissant d’experts, que la stratégie devrait se concentrer sur les personnes à risques.

Est-ce que cela veut dire que le Pr de Brouwer est “clairement anti-vaccin” ?

Pas une preuve ?

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Ces tableaux ne constituent effectivement pas la représentation de l’efficacité vaccinale telle que l’on peut la lire dans les études de cohortes dans lesquelles les personnes analysées sont en général appairées selon des caractéristiques communes (âge, sexe, localisation, ethnie, etc.).

Dans ces études cliniques, le statut vaccinal des personnes est connu à l’avance et les personnes sont choisies en fonction de ces caractéristiques et en fonction de ce que les auteurs cherchent à démontrer.

Dans les tableaux de Sciensano, nous retrouvons toutes les personnes qui correspondent à un “événement” (infection, hospitalisation, admission USI, etc.).

Par exemple, il n’y a aucune différence entre une première ou une deuxième (voir plus) infection. On ne sait pas non plus si une personne est doublement boostée ou pas. Ensuite, les différents groupes ne sont pas toujours homogènes, on peut par exemple prendre l’hypothèse que les personnes à risques se sont plus fréquemment vaccinées. C’est pour cette raison que Sciensano parle de Réduction Relative du Risque (RRR) “non ajustée”.

Ces tableaux n’ont-ils aucune signification ?

Sûrement pas. Ils montrent, dans la vraie vie, la situation telle qu’elle est vécue par les populations concernées.

Si Sciensano a pris la peine de publier ce fameux RRR en calculant des rapports entre différents groupes au statut vaccinal différent, c’est bien que cela correspond à une certaine réalité.

Le fond du problème se situe plutôt dans l’évolution des chiffres qui, avec le temps, ne sont plus vraiment à l’avantage des groupes de populations vaccinées et que l’on s’empresse de discréditer.

Incomparables ?

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C’est pourtant exactement ce que fait Scienssano. Si l’AFP a interrogé Joris Van Loenhout de Sciensano, elle aurait pu lui demander pourquoi l’institut de santé publique compare des vaccinés avec des non-vaccinés en calculant un rapport entre les deux afin d’en faire un tableau…

sciensano RRR marqu

Source : covid-19 bulletin épidémiologique hebdomadaire - (25 mars 2022) - page 24

Comportement différent ?

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Pourtant, quand on lit ce même document[12], il montre qu’il n’y avait pas de différences importantes de fréquences de tests pour les moins de 65 ans, alors que nous remarquons bien des différences d’incidences importantes également dans ces tranches d’âges (<65 ans).

sciensano daily tests

sciensano incidence age

Source : covid-19 bulletin épidémiologique hebdomadaire - (25 mars 2022) - page 24

Et en ce qui concerne les hospitalisations et les admissions en unités de soins intensifs, cet argument de fréquence de tests ne tient plus vraiment puisque chaque patient est systématiquement testé.

Chiffres absolus ou incidences ?

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L’argument ici est hors propos, puisque les chiffres discutés sont des incidences par 100.000 habitants d’un même groupe et tiennent donc bien compte de la proportion vaccinés/non-vaccinés dans la population.

“Non détectable”

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Les arguments développés ici ne sont pas pertinents, ou sont incomplets. On voit clairement que la mention “non détectable” correspond quasi à chaque fois aux valeurs négatives du calcul Réduction Relative du Risque (RRR) que fait Sciensano. Donc, quand les chiffres utilisés par Sciensano donnent un résultat favorable à la vaccination c’est valable, mais quand on utilise les mêmes chiffres et qu’ils donnent des résultats peu flatteurs, c’est “non détectable”...

Dans le tableau ci-dessous, toujours issu du rapport du 25 mars 2022, les chiffres en rouge représentent les résultats des calculs que Sciensano n'a pas publiés.

sciensano RRR

BAM! News - La réalité “non détectable” par Sciensano

Fact-checking à sens unique

De deux choses l’une :

  • Soit les calculs de Sciensano décrivent, même imparfaitement, une certaine réalité, et Sciensano aurait dû les publier sans systématiquement cacher les résultats défavorables à la population vaccinée. Dans ce cas, pourquoi aucun média traditionnel ni agence de presse comme l’AFP ne s’en est offusqué ?
  • Soit les calculs de Sciensano n’ont aucune pertinence. Dans ce cas, pourquoi aucun média traditionnel ni agence de presse comme l’AFP, ne l’a fait remarquer?

Parti pris de Sciensano

Pour conclure, et comme le fait remarquer Covidrationnel[13]: “Voilà qui soulève des questions d’ordre méthodologique et met en évidence un questionnement légitime sur l’efficacité vaccinale : les personnes vaccinées pourraient-elles aujourd’hui être davantage exposées à certains risques (d’infection, d’hospitalisation,...) que les autres, ou cette situation n’est-elle qu’apparente et est-elle seulement un effet des biais liés à des imprécisions ou même des inconnues dans les données récoltées et traitées depuis un an ?

Pour justifier son recours au concept de risque “non-détectable”, Sciensano fait pourtant le choix, insatisfaisant scientifiquement et éthiquement, de construire sa communication publique sur la seconde hypothèse, n’informant nulle part qu’il ne s’agit là que d’une option préférentielle, tant qu’elle n’est pas rigoureusement vérifiée. En effet, il est scientifiquement impossible de trancher la question soulevée, sans mener des études approfondies qui, à notre connaissance, n’ont pas encore été commanditées.

 

Par BAM!-Detox


[1] Ceci n'est pas un complot

[2] La loi, la liberté.

[3] Les chiffres de l'Institut de santé publique belge ne démontrent pas une "efficacité négative" des vaccins contre le Covid-19 | Factuel

[4] BAM! News - La réalité “non détectable” par Sciensano

[5] Ceci n'est pas un complot, mais ceci prend des libertés avec les faits | L'Echo

[6] Synthèse des connaissances sur l'impact d'une crise sanitaire ou économique sur les comportements suicidaires

[7] BAM! News - La vaccination ne réduit pas la transmission !

[8] Le parquet européen enquête sur l’achat de vaccins anti-Covid par l’UE

[9] Dépistage du Covid-19

[10] De Brouwer Christophe - Brussels Studies Institute

[11] Revaccination against hepatitis B virus | De Brouwer, CH; Lecomte, A; Gilks, W.R; Coursaget, P | download

[12] GUIDANCE ON INTERPRETATION OF THE COVID-19 VACCINE IMPACT ON INFECTIONS IN THE SCIENSANO WEEKLY REPORT

[13] Une efficacité vaccinale non détectable ?

* BAM! Detox rassemble des professeurs d’université, des médecins, des personnes travaillant dans le domaine pharmaceutique et médical ainsi que des journalistes indépendants. BAM! Detox a pour objectif d’analyser et de vérifier les informations diffusées dans les médias et les réseaux sociaux.

Source photo :
Capture d'écran par BAM!

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