BAM! détoxe les déclarations gouvernementales à la suite du CODECO du 17 septembre 2021

Bam Detox!
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Ce vendredi 17 septembre, nous avons assisté aux déclarations ministérielles qui suivaient le Codeco, pour annoncer les décisions politiques concernant les modifications dans la gestion de la crise.

BAM!-DETOX*

Nous reprenons ici quelques affirmations qui nous semblent inexactes ou trompeuses.

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Alexander De Croo : « on assiste désormais à une épidémie de non-vaccinés »

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Cette affirmation pourrait laisser croire que la situation d’aujourd’hui est pire que par le passé, par la faute exclusive de personnes qui seraient non-vaccinées. Cette affirmation est pourtant sujette à caution à plus d’un titre.

1) Il n’y a jamais eu autant de vaccinés Covid dans les hôpitaux.

Bien qu’inférieur au taux de vaccination national, le taux d’occupation par des personnes vaccinées ou partiellement vaccinées est proche de 40%, pour les patients dont on connait le statut vaccinal. Sciensano a récemment déclaré que cette information manquait pour plus de 75% environ des personnes hospitalisées.

Ce même taux de 40% est cependant proche du taux d’occupation des lits en Unités de Soins Intensifs de 3 hôpitaux (variant de 25 à 50%, avec une moyenne de 41%), selon la déclaration de Pierre-François Laterre.

2) Une définition floue du terme épidémie pour le Covid.

Si nous utilisions les critères utilisés pour la grippe, nous ne serions pas en phase épidémique.

Ce graphique illustre l’évolution au cours du temps de toutes les consultations chez le médecin généraliste pour « symptômes grippaux ». L’analyse des causes est développée dans un rapport hebdomadaire (principalement consacré au Covid depuis plus d’un an).

Le seuil épidémique n’a plus été dépassé depuis la semaine 12 (22-28 mars 2021).

D’autres indicateurs sont pris en compte : le taux de positivité des prélèvements par le réseau « sentinelle » et la surveillance hospitalières des infections respiratoires aigües sévères (SARI). Pour la saison 2017-2018 par exemple, le pic de consultations pour symptômes grippaux a culminé à 744 visites par semaine/100000 habitants. Sur plus de 690000 consultations, 658 échantillons ont été analysés par le réseau sentinelle, avec un pic de positivité à 88.7% d’échantillons positifs pour la grippe.

Le dernier rapport (du 6 au 12 septembre) conclut que (1) « l’incidence des consultations chez le médecin généraliste pour syndrome grippal est restée stable à 53 consultations pour 100 000 habitants par semaine (consultations téléphoniques incluses). », (2) « La semaine passée, 14% des tests prescrits par les médecins vigies étaient positifs pour SARS-CoV-2. » et (3) « L'incidence de l'hospitalisation due à une infection respiratoire aiguë sévère se situe actuellement à un niveau faible ». Et pour ainsi dire aucune hospitalisation SARI récente confirmée COVID, comme l’illustrent ces graphiques.

3) La plus forte augmentation d’hospitalisations, ces dernières semaines, concerne des personnes vaccinées dans les maisons de repos

Le rapport « COVID-19 CLINICAL HOSPITAL SURVEILLANCE REPORT » précise que les cas de percées qui conduisent à une hospitalisation concernent principalement des personnes fragiles issues de maisons de repos, et que ceci devrait être surveillé, pour anticiper un changement épidémiologique hospitalier.

Ces données sont cohérentes avec les conclusions de la publication d’une partie des résultats de l’étude PICO de Sciensano, qui conclut que les personnes uniquement vaccinées suivies dans ces structures ont développé une immunité généralement moins efficace que les personnes rétablies.

Pour rappel, plus de 90% des maisons de repos belge ont essuyé au moins un épisode épidémique avant vaccination. Et plus de 50% ont connus de nouveaux cas depuis février 2021, malgré le taux élevé de vaccination.

La plus grande attention devrait donc être portée aux personnes à risque, vaccinées ou pas. La vaccination peut s’avérer insuffisante. En absence de démonstration d’un bénéfice d’un booster avec les vaccins existants, la prise en charge médicale de TOUS les malades pourrait sauver plus de vie que la vaccination des personnes à risque mineur ces prochains mois.

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Elio Di Rupo: « 98% des patients hospitalisés sont non-vaccinés »

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Monsieur Di Ruppo fait probablement allusion aux conclusions de l'analyse de Sciensano datant du 18 août 2021. Cette valeur de 98% englobe toutes les hospitalisations de janvier à juillet, en ce inclus les premiers mois de l’année où le taux d’hospitalisation était le plus haut.

Nous avons expliqué ci-dessus que les données les plus récentes indiquent que le taux d’hospitalisations des personnes non-vaccinées est aujourd’hui d’environ 60 à 70% (selon les données disponibles).

En outre, la très large majorité des hospitalisations depuis mars 2020 concerne des personnes à risque, présentant des comorbidités, infectées avant de pouvoir être vaccinées !

Les 18 mois de crise sanitaire, mis en perspective du taux de vaccination de la population, confirment que le taux d’occupation global des hôpitaux a été principalement influencé par l’infection des personnes à risque.

La vaccination des personnes de >65 ans hors maisons de repos a débuté le 1 mars 2021, celle des personnes de moins de 65 ans avec facteurs de comorbidités le 15 mars 2021, aucune de ces personnes n’étaient totalement vaccinées avant le 1 avril 2021.

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Alexander De Croo : « Là où il n’y a pas suffisamment de personnes vaccinées, les chiffres n’évoluent pas dans la bonne direction…c’est notamment le cas à Bruxelles où on voit dans toutes les tranches de la population une hausse marquée des contaminations »

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1) Depuis deux semaines la situation est en stabilisation, voire amélioration partout y compris à Bruxelles.

Le rapport Hebdomadaire de Sciensano du 17 septembre 2021, et les données publiées par Sciensano dans ses graphiques dynamiques indiquent que :

  • Le taux de positivité à Bruxelles moyen de la semaine était de 6.7%, la moyenne nationale étant de 4.9%.
  • Le taux de positivité de Bruxelles a chuté de 0.5% par rapport au rapport du 10 septembre, la moyenne nationale de 0.6%.
  • Cette baisse est dans la moyenne des 11 provinces et la région germanophone, dont la plus faible observée dans le Brabant-Flamand (0%) et la plus forte dans la région germanophone avec une baisse de 1.5% (pour un taux de positivité de 10.6%).

Dans le même rapport (page 24), on voit que le taux de vaccination pour les plus de 18 ans est en moyenne de 91.53% en Flandre, 80.35% en Wallonie, 65.93% à Bruxelles et 75% en Communauté Germanophone.

Comme on le voit, Bruxelles est une des 6 provinces/régions où le taux de positivité a baissé pour la deuxième semaine consécutive. Et une des 6 provinces où le nombre de tests positifs a également baissé.

Si le nombre de positifs par 100000 habitants est effectivement supérieur dans certaines provinces où la vaccination est inférieure, la situation à Bruxelles a pourtant évolué dans la bonne direction, comme la plupart des autres provinces.

Et une hausse de contaminations s’est observée dans toutes les provinces et toutes les tranches de la population, pendant l’été.

2) Le nombre de contamination dépistées dans la population a été fortement influencé par l’introduction du « Covid Safe Ticket ».

Le Covid Safe Ticket, introduit au début de l’été, concerne autant les non-vaccinés, les néo-vaccinés que les personnes partiellement vaccinées, soit jusque 7.4 millions de belges au 1 juillet. Avec la période estivale, le nombre de dépistages pour départ et retour de vacances a représenté la très grande majorité des tests réalisés sur la période (page 12 du rapport hebdomadaire), et particulièrement chez les 10-19 ans (page 9).

Le dépistage systématique des personnes qui ne sont pas totalement vaccinées pour répondre aux conditions du « Covid Safe Ticket » biaisent profondément l’analyse des données chez les non-vaccinés. Entre le 19 juin et le 19 juillet, le nombre de dépistages pour départ en voyage a été multiplié par 4, tout comme le taux d’incidence parmi les non-vaccinés.

La circulation du virus semble pourtant avoir augmenté dans toutes les franges de la population. Indépendamment de la taille de la population et du taux d’incidence initial (biaisé par le dépistage pour Covid Safe Ticket), entre le 19 juillet et le 19 septembre, il a doublé (+100%) chez les vaccinés, contre +25% chez les non-vaccinés.

Ceci s’explique probablement par la progression du variant Delta (séquencé dans moins de 40% des échantillons au début de l’été, plus de 90% fin juillet, 100% en septembre).

L’analyse de l’infections des 4.2 millions de belges, qui étaient néo-vaccinés ou partiellement vaccinés à un moment au cours de l’été, ne sont pas analysées dans le rapport hebdomadaire de Sciensano.

Les tests positifs chez les vaccinés représentent mi-septembre environ 25% des résultats quotidiens (pour 71% de la population), contre environ 60% pour les non-vaccinés (27% de la population – inclus dépistages CST). Les 15% restant sont probablement à attribuer aux personnes néo ou partiellement vaccinées (2% de la population – inclus dépistages CST).

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Alexander De Croo : « Il n’y a qu’une cause pour qu’on voie une hausse des contaminations, c’est qu’il y a trop de gens qui ne se sont pas fait vacciner »

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1) Au niveau mondial ET national, il est impossible d’établir un lien de causalité UNIQUE - qui se vérifierait partout – entre hausse des contaminations et taux de vaccination.

Toutes les régions du pays ont observé des périodes d’augmentation au cours de l’été, quel que soit le taux de vaccination. Et la tendance s’améliore globalement partout malgré les différences de taux de vaccination.

Dans une perspective internationale, les comparaisons de chiffres de contamination doivent être faite avec prudence, les stratégies de dépistages étant différentes dans chacun des pays.

La comparaison des tendances internationales confirme cependant que le taux de vaccination ne peut pas être l’unique facteur qui explique une hausse (ou baisse) des contaminations.

Si nous comparons la Belgique avec des pays comme l’Islande, Israël, l’Angleterre ou la Suède, qui ont des taux de vaccination proches de notre pays et supérieur à 70% de la population totale, il est impossible de confirmer un lien causal unique entre taux de vaccination et hausse des contaminations :

  • En Islande, avec plus de 80% de taux de vaccination, le pays a connu son maximum de contaminations depuis le début de la crise au 3 août. Sans que ce taux de vaccination ait significativement augmenté, il est aujourd’hui inférieur aux 4 autres pays.
  • Israël et l’Angleterre font face à une augmentation des contaminations marquée et plus importante que la Belgique depuis le 24 juin pour Israël et le 23 mai pour l’Angleterre, malgré un taux de vaccination équivalent (respectivement de 69, 71 et 73% pour les 3 pays). Au 17 septembre, le nombre de contaminations par habitant y était 5.3 fois supérieur à la Belgique pour Israël, 2.45 fois pour l’Angleterre. Et ceci malgré la campagne de « troisième dose » lancée en Israël.
  • La Suède, avec un taux de vaccination équivalent (70%), observe une tendance similaire à la Belgique, avec cependant une hausse moins marquée puisque le taux de contamination y est globalement 40% inférieur à celui de la Belgique.

En Inde, où les contaminations sont en baisse constante depuis le 9 mai, le taux de vaccination était de 17% le 23 juin (moment où les courbes belge et indienne se sont recoupées), et de 42% le 17 septembre (le Belgique enregistrant à cette date 8 fois plus de contamination par habitant que l’Inde).

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Alexander De Croo : « On voit que dans les hôpitaux que les personnes qui sont admises, il s’agit de personnes plus jeunes. La moyenne d’âge est de 50 ans. Ça veut dire que des gens qui avant n’étaient pas dans les hôpitaux se retrouvent maintenant dans les hôpitaux »

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1) La baisse de l’âge moyen est globalement ultérieure à mars 2021, date du début de la vaccination des plus de 65 ans, présentant des facteurs de comorbidités, hors maison de repos.

La vaccination des personnes à risque hors maisons de repos n’a débuté que le 1 mars, comme expliqué ci-dessus. Le facteur principal d’hospitalisation sont les comorbidités (qui augmentent avec l’âge), il n’est effectivement pas étonnant de constater dans la figure 11 du rapport « COVID-19 CLINICAL HOSPITAL SURVEILLANCE REPORT » du 14 septembre, que les personnes de plus de 65 ans sont aujourd’hui beaucoup moins hospitalisées que du temps où elles n’étaient pas vaccinées (jusque mars-avril 2021)!

MAIS le nombre d’hospitalisation dans TOUTES les tranches d’âges est aujourd’hui significativement plus faible qu’en avril, voir même mai 2021.

La conclusion principale des données aujourd’hui, c’est que le nombre d’hospitalisations est actuellement très faible, dans toutes les tranches d’âge et quel que soit le statut vaccinal.

Le rapport note par ailleurs une légère augmentation de la proportion de patients de plus de 80 ans ET/OU issus des maisons de repos ces dernières semaines (figure 4 et 9 du rapport).

Pour les enfants de 0 à 20 ans, les hospitalisations ont toujours été et restent exceptionnelles. Le Sars-Cov-2 représente moins de 1% des hospitalisations pédiatriques de la période illustrée dans le rapport de surveillance des infections respiratoires (page 6 – indicateurs de sévérité des patients hospitalisés à cause d’un syndrome grippal). Le taux d’hospitalisation actuel est très faible, toutes causes confondues.

Au passage, nous pouvons également souligner que le taux de ré-hospitalisation Covid reste à ce jour inconnu. Cependant, de nombreuses publications internationales sur l’analyse des réinfections sont unanimes : les gens rétablis sont peu sujets aux réinfections (de l’ordre de 0.2%) et présentent généralement des symptômes plus légers.


Nous aurions également pu illustrer les affirmations suivantes mais avons choisi de nous focaliser sur quelques allégations. Nous invitons tout lecteur à en vérifier la véracité en parcourant les rapports :

  1. Les personnes de plus de 65 ans non-vaccinées représentent aujourd’hui moins de 1.4% de la population totale.
  2. Le taux d’occupation des Unités de soins intensifs par des patients Covid varie de 0% (0-19 ans) à 12% (60-79) des patients hospitalisés de la tranche d’âge. Seuls les 40-59 ans ont représenté plus de 25% des patients hospitalisés durant 1 semaine en août.
  3. Depuis mai 2021, la mortalité générale est dans la moyenne pour toutes les tranches d’âge, et la mortalité Covid n’a plus d’influence sur les courbes d’aucune tranche d’âge.
  4. Parmi les moins de 20 ans, jamais la mortalité Covid n’a entraîné de surmortalité. Au contraire, 2020 a été caractérisé par une longue période de sous-mortalité. En 2021, une petite période de surmortalité pédiatrique a coïncidé avec une épidémie atypique de RSV, et une forte augmentation des hospitalisations pédiatriques associées.

 

Par BAM!-DETOX


https://www.md-universal.eu/images/COVID-19_Hospital_epidemiology_Part_1.pdf

https://bam.news/articles/vaccines-moins-hospitalises-ce-qu-en-pense-le-professeur-laterre/

https://epidemio.wiv-isp.be/ID/diseases/Pages/Influenza.aspx

https://epistat.wiv-isp.be/influenza/

https://www.md-universal.eu/images/

https://www.md-universal.eu/images/COVID-19_Hospital_epidemiology_Part_1.pdf

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.06.08.21258366v1

https://www.md-universal.eu/images/COVID-19_Surveillance_MR_MRS.pdf

Débat BAM! : Le covid ça se soigne ?

https://www.md-universal.eu/

https://datastudio.google.com/embed/u/0/reporting/

https://ourworldindata.org/explorers/

Voir page 60 – rapport hebdomadaire Covid - Sciensano

https://ourworldindata.org/explorers/coronavirus-data-explorer

* BAM!-DETOX rassemble des professeurs d’université, des médecins, des personnes travaillant dans le domaine pharmaceutique et médical ainsi que des journalistes indépendants. BAM!-DETOX a pour objectif d’analyser et de vérifier les informations diffusées dans les médias et les réseaux sociaux.