Inquiétant précédent en Belgique : la police arrête un journaliste dans l’exercice de ses fonctions

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Avec l’arrestation ciblée d’un journaliste dans l’exercice de ses fonctions, l’État belge a, ce 15 février, franchi un palier que nous n’attendions pas de sitôt.

Alexandre Penasse, notre confrère de Kairos, a été immobilisé dans son véhicule pendant plus de trois heures, puis officiellement arrêté, face à la caserne des pompiers, avec son cadreur. Il suivait les manifestants en voiture qui jouaient au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Le « convoi de la liberté » version européenne tentait, depuis deux jours, de manifester son opposition aux mesures dites « sanitaires » des gouvernements.

Alexandre Penasse ne faisait que son métier de journaliste professionnel, dûment sanctionné par une carte de presse officielle reconnue par l’État belge lui-même. A-t-il été arrêté parce qu’il dérange ? Parce qu’il expose les contradictions de la communication officielle avec la science ? Parce qu’il donne la parole à des experts censurés par les médias traditionnels et les réseaux sociaux ? Parce qu’il donne la parole à des victimes des mesures non débattues qui ont déferlé sur la population depuis bientôt deux ans ?

BAM! ne peut rester sans réaction devant l’exceptionnelle gravité de cet acte totalement assumé par les autorités, puisqu’il sanctionne une montée de la répression envers toute force d’opposition à la politique édictée par la puissance publique.

Nous rappelons que la liberté de la presse est garantie par l’article 25 de la Constitution . Dans un État de Droit, le gouvernement et les forces de l’ordre ont le devoir de faire respecter la Constitution.

À l’heure où la Belgique vient publiquement de régresser sur l’échelle de la démocratie et de l’État de Droit [2], le franchissement de palier vers un certain autoritarisme est symptomatique d’une situation qui s’est fortement dégradée depuis le début de la crise dite « sanitaire ». Les attaques sur les droits fondamentaux des citoyens sont régulièrement dénoncées par de courageux spécialistes du droit, de l’éthique et même de la science – les fondements scientifiques de la gestion de la crise sont en effet, pour le moins, discutables.

Même si nous avons une ligne éditoriale différente, nous sommes totalement solidaires de notre collègue Alexandre Penasse, rédacteur en chef et fondateur de Kairos. BAM! et Kairos font figure d’exception dans le paysage médiatique belge, voire francophone, car nous n’avons de cesse de dénoncer les manquements et les approximations de la politique sanitaire, l’incompétence des politiques et les conflits d’intérêts de certains experts, mais aussi les conséquences terribles qu’elle a sur la population, notamment les enfants.

Nous dénonçons donc, avec la plus grande fermeté, le fait d’arrêter un journaliste dans l’exercice de ses fonctions, symptomatique d’un certain glissement autoritaire d’un pouvoir aux abois, incapable de justifier plus longtemps une politique « sanitaire » injuste, délétère et destructrice de la cohésion sociétale. À l’heure où de nombreux pays occidentaux abandonnent purement et simplement les mesures « sanitaires », la Belgique fait figure d’exception. Elle est devenue un État qui maltraite son peuple et ses enfants, qui stigmatise une minorité réfractaire à la vaccination de masse, qui censure les voix dissidentes et qui intimide des journalistes ou des lanceurs d’alerte.

Je ne comprendrais pas qu’un seul journaliste de Belgique ne s’indigne pas de ce qui est arrivé à l’un d’entre nous. Nous sommes tous concernés, c’est notre profession, notre liberté de parole qui est attaquée, c’est chacun d’entre nous qui est touché à travers cet inquiétant précédent.

 

Par Hughes Belin, rédacteur en chef chez BAM!


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Article_25_de_la_Constitution_belge

[2] https://www.lesoir.be/423275/article/2022-02-10/la-belgique-qualifiee-de-defaillante-dans-un-index-de-la-democratie

Categories: Hughes Belin