The Lancet : petits arrangements entre pairs ?

Expiré
Santé
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Après avoir été mise sur la sellette dans le Lancet Gate, la célèbre revue médicale a‑t-elle “arrangé” un graphique pour alerter sur la surmortalité causée par la chaleur ?

Un post de Patrick Moore, docteur en écologie et co‑fondateur de Greenpeace, dénonce la supercherie sur Twitter[1]. The Lancet a‑t-il volontairement utilisé un trucage graphique pour augmenter visuellement la mortalité liée à la chaleur? Une infographie corrigée par le Dr Björn Lomborg rétablit les faits : dans les grandes agglomérations européennes, le froid cause dix fois plus de décès que la chaleur!

Dans un article qui analyse les décès attribués à la chaleur et au froid dans 854 zones urbaines européennes (“Excess mortality attributed to heat and cold: a health impact assessment study in 854 cities in Europe”[2]), The Lancet publie un graphique censé illustrer le poids respectif de ces deux causes de mortalité par pays. Mais s’agit‑il d’une illustration représentative de la réalité?

En faisant varier l’échelle sur l’axe horizontal entre les décès attribués au froid (gradués par unité de 50 décès en plus pour 100 000 habitants) et ceux attribués à la chaleur (gradués par unité de 10 décès en plus pour 100 000 habitants), dix morts attribués à la chaleur ont visuellement le même poids que 50 décès attribués au froid. Le graphique du Lancet (à gauche sur l’image), corrigé par le Dr Björn Lomborg, rétablit l’échelle entre les deux causes de décès (à droite sur l’image) et révèle clairement la supercherie. Un graphique n’est‑il pas destiné à rendre compte, au premier regard, des proportions mises en avant par l’étude qu’il illustre?

Ce n’est pas la première fois que le journal médical britannique, pourtant considéré comme une référence mondiale par les décisionnaires dans le domaine de la santé, est pris en flagrant délit de publier des informations critiquables, voire erronées, sur le plan scientifique.

The Lancet avait également publié l’étude dénonçant l’inefficacité et la dangerosité de l‘hydroxychloroquine comme traitement du Covid‑19… puis l’avait rétractée

On se souvient qu’en mai 2020 The Lancet avait publié puis retiré une étude suggérant que l'hydroxychloroquine augmentait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les patients Covid‑19[3]. Le doute avait été jeté sur l’étude dont les données, suspectes, n’avaient pas pu être vérifiées. Ce sont les auteurs qui avaient demandé la rétractation de la publication suite au scandale. Le journal n’avait toutefois pas publié de démenti concernant les affirmations de dangerosité d’un remède utilisé depuis 65 ans dans le traitement du paludisme… Cette étude avait pourtant servi de justification à l’OMS pour déconseiller vivement le recours à cette molécule dans le traitement du Covid‑19 et pour stopper ses propres recherches sur le sujet. En France, elle avait conduit à l'abrogation de son autorisation d'utilisation contre le SARS‑CoV‑2 et à la suspension d'essais cliniques[4].

Ce n’est pas non plus la première fois que l’environnementaliste danois Björn Lomborg, à la tête du think tank Copenhägen Consensus, relève une erreur publiée par The Lancet dans un article traitant des dangers du réchauffement climatique pour la santé. Il avait déjà écrit au directeur de publication du Lancet en septembre 2021, pour signaler une erreur d’analyse de données annonçant une augmentation de 50% des décès dûs à la chaleur parmi les plus de 65 ans en vingt ans… étude qui ne tenait pas compte de l’augmentation de plus de 40% de la population de cette tranche d’âge durant la même période![5] L’objectif de cet article (également publié dans d’autres journaux scientifiques) intitulé “Appel à une action d’urgence pour limiter les augmentations de température globales, restaurer la biodiversité et protéger la santé” (“Call for emergency action to limit global temperature increases, restore biodiversity, and protect health”[6]) était de sonner l’alarme sur les dangers du réchauffement climatique, notamment pour la santé et l’espérance de vie.

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The Lancet a donc publié, à plusieurs reprises, des informations contestables soutenant une opinion au détriment de la rigueur scientifique. Ses articles sont pourtant validés par un comité de lecture composé de pairs, ce qui fait de la revue médicale une référence mondiale dans la recherche. Ceci est particulièrement préoccupant, quand on sait qu’elle détient le pouvoir d'influencer des décisions politiques, comme l'a démontré le scandale du Lancet Gate.

KAro pour BAM!

[1] https://twitter.com/EcoSenseNow/status/1683126977669255168?s=20

[2] Excess mortality attributed to heat and cold: a health impact assessment study in 854 cities in Europe

[3] RETRACTED: Chloroquine or hydroxychloroquine for COVID‑19: why might they be hazardous? - The Lancet

[4] « The Lancet » annonce le retrait de son étude sur l’hydroxychloroquine

[5] https://twitter.com/BjornLomborg/status/1435985936895127555?s=20

[6] Call for emergency action to limit global temperature increases, restore biodiversity, and protect health - The Lancet

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