6/40 - HÔPITAUX - DES CHIFFRES (IN)DISCUTABLES

Les tribunes
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Entre l’épidémie de mars et celle d’octobre, ce qui est indiscutable, c’est l’évolution du nombre de lit en service de réanimation, qui est passé de 5 000 lits en mars à… 5 000 en octobre ! Si le nombre de lits de réanimation n’a au moins pas été réduit ces dernières années (5334 en 2013, 5432 en 2018, d’après les données de la DREES), il semble tout de même insuffisant… En moyenne 50 lits de réanimation par département seulement !

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Alors qu’on ne cessait de nous vendre une hypothétique deuxième vague depuis des mois, alors qu’on savait que des soins et des interventions étaient décalés et reportés, alors qu’on sait que la saisonnalité fait déjà connaître des tensions en temps normal à l’automne et à l’hiver… pourquoi rien n’a été fait pour augmenter cette capacité en 6 mois ?
Le gouvernement ne cesse pourtant de nous vendre ce virus comme étant apocalyptique, extrêmement contagieux, avec nous pour toujours… alors quelles mesures extraordinaires a-t-il mis en place pour contrer ce virus si mortel ?
Certes, on a fabriqué un certain nombre de respirateurs au printemps, c’est une bonne nouvelle… mais ce n’est pas suffisant… En temps de «guerre», puisque qu’il semble qu’on soit en guerre, des usines ont été réquisitionnées pour fabriquer des balles… Il n’est pas possible de croire qu’avec de la volonté et en se retroussant les manches il n’existe aucune solution pour doter les hôpitaux de moyens décents dans des délais imposés par l’urgence de la situation… Certes, il faut plusieurs années pour former du personnel de «réanimation», mais il faut également des années pour concevoir un vaccin, et on a vu qu’avec de la volonté et des moyens, beaucoup de prouesses sont possibles, tout est une question de stratégie et de priorités. Des solutions, même partielles, même imparfaites, existent. Encore faut-il y travailler, comme le proposent le médecin urgentiste Gérald Kierzek ou encore Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris.
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N’est-il pas aussi possible de faire venir, en période de pic épidémique, du personnel disponible en provenance de pays qui ne sont pas en phase épidémique ? C’est la guerre non ?
Et concernant l’amélioration de tout ceci à long terme ? Le Ségur de la santé de l’été 2020 prend plusieurs engagements forts. Espérons qu’ils seront bien appliqués, et suffisants.
En temps normal, nous explique Edouard Philippe, le taux d’occupation des lits de réanimation est de 85 à 90%, soit 4000 à 4500 occupés. Sont donc disponibles en temps normal (hors pic grippal ou autre) 500 à 1000 lits, soit en moyenne entre 5 et 10 par… département ! Et on s’étonne que ça déborde ? Ce n’est pas la Covid qui sature les services, ce sont les services qui n’ont aucune capacité pour absorber aucun surplus de malades ! Heureusement que la Covid n’est pas plus agressive...
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Et comme si ça ne suffisait pas pour faire assez peur, on s’arrange aussi avec les chiffres…
En effet, le taux d’occupation en réanimation serait une donnée imparfaite et surévaluée. Premièrement, le taux d’occupation des lits en réanimation est calculé en tenant compte de la capacité des hôpitaux en temps normal, soit environ 5 000 lits, et non en fonction du nombre de places réelles (autour du double au pic du printemps 2020). Deuxièmement, tous les patients, qu’ils soient en «réanimation», en «soins intensifs», ou en «surveillance continue» sont étiquetés «en réanimation». Or, le nombre total de ces lits, bien qu’ils ne pourraient pas tous prendre en charge des cas graves de Covid-19, est de 19 600 fin 2019, et non de 5 000. Enfin, troisième chose, on ne distingue toujours pas, et ce serait indispensable, la part réelle du Covid dans cette situation…
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A l’automne, le pic de patients «comptabilisé réa» n’a atteint 5 000 (et tant mieux pour tout le monde), alors que pour justifier un nouveau confinement, Emmanuel Macron avait déclaré que, quoi qu’on fasse, on serait à 9 000 personnes en «réa» mi-novembre… On propose même à nos pays frontaliers d’accueillir leurs malades ! Mais on continue à paralyser le pays… sans remettre en question la dégradation globale de l’accès aux soins hospitaliers.
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Rappelons également que lors du pic épidémique de mars 2020, certains hôpitaux publics étaient saturés alors que des cliniques privées n’étaient pas sollicitées ! Et moi qui croyait qu’on était «en guerre»… Les établissements du secteur privé disposeraient de 753 lits de réanimation, 567 lits de soins intensifs et 1136 lits de surveillance, à ajouter à ceux du public ! Ce qui augmente également le nombre de lits global au niveau statistique.
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Début 2021, on apprend que le 3 janvier, Santé publique France comptabilisait 564 personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid-19 dans le département des Alpes-Maritimes (dont 69 en réanimation), quand dans la réalité «seulement» 233 patients au total (dont 55 en service de réanimation) étaient ce jour-là hospitalisés dans l’un ou l’autre des établissements (privés ou publics). Après enquête, France 3 confirme que les chiffres annoncés par Santé Publique France, les ARS (Agences Régionales de Santé) et les hôpitaux disposant des données de terrain sont très différents. Et la différence est plus que notable. Est-ce la même chose dans tous les départements ? Depuis quand ? Comment expliquer de telles différences ? Quelle est alors la fiabilité des chiffres annoncés dans les médias et dont se servent les autorités pour justifier les mesures mises en place ? Reflètent-ils vraiment la réalité ? Quel serait l’intérêt de diffuser des chiffres qui semblent gonflés ?
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Dans le dossier «Parcours hospitalier des patients atteints de la Covid-19 lors de la première vague de l’épidémie» de la DREES, on apprend que pour les patients hospitalisés entre le 1er mars et le 15 juin 2020, sont comptabilisés patients «hospitalisés Covid» : ceux hospitalisés pour des formes graves de Covid, tout comme ceux admis à l’hôpital pour d’autres raisons (opération planifiée, crise d’appendicite, etc.) et qui s’avèrent positifs à un test Covid, et donc potentiellement non malades de la Covid mais simples «cas». Cela peut très vite faire exploser les statistiques. D’autant qu’un peu moins de la moitié (48%) des cas positifs ne présenterait pas de symptômes. Dès lors, la saturation hospitalière serait à relativiser sérieusement, du moins en ce qui concerne la part de responsabilité de la Covid. Ce principe de comptabilité des personnes «hospitalisées Covid» a-t-il par la suite évolué ou confond-il toujours les malades graves et les tests positifs, tout comme les tests PCR confondent cas et malades, tout comme les statistiques de décès mélangent les morts «du» et les morts «avec» ?
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Dans le point épidémiologique du 31 décembre 2020 de Santé Publique France, il est indiqué : «La surveillance des cas graves de COVID-19 repose sur un réseau sentinelle de 226 services de réanimation situés en France métropolitaine et dans les DROM. Cette surveillance a été réactivée le 05 octobre avec une nouvelle définition de cas, qui s’étend désormais aux patients admis en réanimation avec un diagnostic confirmé de grippe.». J’avoue ne pas bien saisir la portée de cette mention, mais je m’interroge. Cela pourrait-il signifier qu’on comptabilise désormais dans les statistiques de patients «Covid» en réanimation, des patients qui ont la grippe et qui n’ont pas la Covid ? Je ne pense pas que ce soit le cas mais quelqu’un peut-il me répondre ?...
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Le Pr Peyromaure nous apprend le 12 mars 2021 que les critères d’admission en réanimation «Covid» seraient différents d’un établissement hospitalier à l’autre. Il laisse entendre que certains engorgeraient volontairement des services de réanimations ces derniers jours... Par les temps qui courent, on évite de dire ce genre de choses si ce n’est pas un minimum vrai... Les journalistes devraient donc se précipiter dans les services concernés afin d’y mener une enquête. Car la seule courbe qui monte vraiment actuellement est celle des réanimations (et uniquement dans quelques régions), les autres sont stables, voire en légère baisse. C’est également ce qu’explique Martin Blachier : on a récemment admis en «réa» un grand nombre de patients qui auraient pu être pris en charge dans d’autres services. Le site Baslesmasques livre également son analyse très intéressante et conclut : «En réalité, la situation des services de réanimation est beaucoup moins alarmante que ce qui est présenté». Et pourtant c’est en partie sur ces chiffres que sont annoncées de nouvelles mesures restrictives le 18 mars 2021, et pas des moindres : un confinement de 21 millions de français pour 4 semaines minimum. Un autre scandale, à base de mauvaises interprétations de chiffres est-il à ajouter à une liste qui s’allonge ?
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Tout ceci aboutit à des courbes d’occupation hospitalière causée par la Covid qui ne semblent pas tout à fait justes et sans doute bien plus anxiogènes que la réalité, quand bien même certains services ont pu ponctuellement connaître une saturation «Covid». En résultent une peur dans la population et des mesures de restrictions jamais vues. Pourquoi cette opacité ?
Le médecin Gérald Kierzek nous explique le 11 mars 2021, que la fameuse barre des 4 000 personnes en réanimation, qui sert à justifier des mesures invraisemblables, était également franchie en 2019, en 2018 et en 2017 à la même date. Les réanimations étaient donc saturées de la même manière les années précédentes, sans Covid. Dans le même temps, sur le site du journal Le Monde, on constate que début mars 2021 la mortalité quotidienne en France toutes causes confondues n’est pas spécialement plus élevée qu’en 2020, qu’en 2019 ou qu’en 2018. La Cour des Comptes, quant à elle, pointe dans son rapport annuel des «imprécisions» concernant le recensement des malades et des lits d’hôpitaux Quand va-t-on arrêter toute cette folie ?
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Les hôpitaux. A quand des moyens ?

Début novembre 2020, pour faire voter une date de fin d’état d’urgence sanitaire la plus lointaine possible, monsieur Véran sort de ses gonds à l’Assemblée Nationale. Il joue sur l’émotion et brandit, choqué semble-t-il, des cas de patients hospitalisés en situation critique, comme s’il n’était jamais entré dans un hôpital auparavant, comme si personne n’avait conscience de la gravité de certaines situations. M. Véran, il faut faire preuve de sang-froid dans une telle situation. Si la situation des hôpitaux semble tant vous préoccuper et vous met dans une telle rage, pourquoi n’avez rien rien fait pour eux depuis le mois de mars ? Des lits continuent à être supprimés en France… Un hôpital, c’est plein de mourants, de cancers notamment… Quand allez-vous donner un «tour de vis» aux laboratoires pharmaceutiques qui vendent des traitements à des prix inaccessibles et injustifiés ? Quand allez-vous «confiner» et vous mettre en «guerre» contre les marchands de pesticides que l’on ingère ou les industries qui polluent l’air qu’on respire ?
Combien de gens faut-il affamer pour désengorger les hôpitaux ? Des millions de personnes dans le monde et en France basculent dans la pauvreté et la précarité en raison des mesures prises pour lutter contre la Covid.
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Continuons à supprimer encore quelques lits et bientôt on fera des confinements pour des grippes… confinés à vie ? La nouvelle normalité ?
Le 12/10/20, le site Plumedepresse écrit, au sujet de la région de Marseille : «Quel est ce cataclysme qui a conduit à la fermeture totale des cafés et des restaurants […] Parce qu’il y a, sur un bassin de population de 1 744 000 d’habitants, 48 personnes en réanimation (et moins de 200 hospitalisés) pour Covid. Ce monde n’est-il pas devenu complètement fou ?». Effectivement on peut se demander…
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Le danger vient de la Covid, mais également de l’état de notre système hospitalier, Au lieu de se remettre en question, de chercher des solutions, le gouvernement nous fait porter la responsabilité de cet engorgement et utilise ce prétexte pour nous enfermer ! Au lieu d’adapter les hôpitaux aux besoins, on voudrait modifier les besoins en fonction de l’état des hôpitaux. La vie et la liberté de tout un peuple deviennent la variable d’ajustement pour masquer le manque de moyens des hôpitaux. C’est insensé !
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On ne gère pas la santé comme on gère des autoroutes (qu’on n’a d’ailleurs même pas su gérer). Si on avait débloqué en temps voulu ne serait-ce que le dixième des sommes d’argent qu’on verse actuellement en aides diverses et variées (on parle d’une enveloppe de 20 milliards d’euros rien que pour renforcer les dispositifs d’aides aux entreprises affectées par le confinement d’octobre 2020), nous n’en serions jamais arrivés là, ou pas dans de telles proportions.
En extrapolant (à peine), on ne peut pas dire à un entrepreneur qu’il va tout perdre et devoir licencier ses salariés, ou à une personne atteinte d’un cancer en phase terminale qu’elle n’a pas le droit de partager son dernier repas de Noël avec ses enfants, tout ça parce que le système hospitalier n’est pas apte à prendre en charge un surplus ponctuel de malades !

Rendez-vous demain pour la suite…

 

Par Sébastien . Citoyen . Humain


Retrouvez TOUS les épisodes ici :
UNE AUTRE VISION DE LA COVID

Une autre vision de la Covid . Version initiale le 09 décembre 2020. Mis à jour et augmenté régulièrement depuis, et jusqu’à ce jour.

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Cette tribune est extraite du document "Une autre vision de la Covid" publié pour la première fois le 09 décembre 2020, puis mis à jour et complété jusqu'à ce jour.

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