Ce n’est pas de censure dont nous allons parler principalement dans cette série, car la censure, dans ce cas-ci et en général, est trop flagrante, vulgaire et grossière. A tel point qu’il est parfois difficile d’en parler tellement son illégitimité est évidente. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup de censeurs s’en défendent d’office et sont les premiers à nier son existence. Non, c’est de son revers de médaille poli dont nous allons parler : la propagande, beaucoup plus sophistiquée et sournoise. Elle passe d’abord par la construction d’un ennemi extérieur. Sa cible de prédilection ? La Russie.

Depuis deux ans l’opposition aux régimes liberticides des mesures sanitaires débat la question : cette pandémie est-elle orchestrée ou non ? Ne fût-ce que songer à cette question aura valu aux opposants l’étiquette de « complotiste ». Et s’il y avait une enquête pouvant apporter une réponse à cette question afin de trancher le débat ? C’est l’objet d’« Inside Corona », de Thomas Röper (2022) [1].

C’est une analyse avec un angle qui n’est ni plus ni moins que le fruit objectif de l’analyse étayée de plusieurs centaines de sources et, surtout, d’une base de données contenant des métadonnées publiques tirées du web. Ce livre a tellement fait parler de lui, qu’il était déjà en rupture de stock avant sa publication ! Voici en exclusivité pour les lecteurs de BAM! le résumé de ce livre très touffu non encore traduit en français.

Début février 2022, Russia Today Deutsch (RT DE) a été interdit de télédiffusion, y compris sur internet, en Allemagne [1], pour une question soi-disant de formalité [2]. La réponse russe ne s’est pas fait attendre : la Deutsche Welle (DW), média de l’État allemand, a été à son tour interdite en Russie [3]. Et depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février, survenue quelques jours après la censure de la chaîne Youtube de BAM! le 18 février [4], l’escalade a pris une tournure sans précédent : RT et Sputnik, les deux médias russes diffusés à l’étranger, ont carrément été interdits et censurés dans toute l’Union Européenne par un décret commissionnaire sans mandat le 27 février [5].

Le gouvernement chinois montre ce qu’on peut faire des passes sanitaires numériques combinés à des tests et des vaccinations comme conditions d'accès aux bâtiments et aux transports. Quiconque affiche un comportement insoumis, par exemple en participant à des manifestations, verra simplement son état de santé défini comme « dangereux ». De telles procédures ne nous sont plus complètement étrangères. Et le laissez-passer sanitaire numérique est en voie de devenir un instrument permanent dans l'UE.

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